SEM Mohamed Abdelaziz Bouguetala parle de la mission économique du 21 au 27 novembre 2017 en Algérie
Excellence Bonjour ; une
mission économique en Algérie se prépare. Vous êtes l’Ambassadeur d’Algérie en
Côte d’Ivoire, quel sens donnez-vous à cette mission économique en
Algérie ?
Tout d’abord merci pour cette excellente initiative qui nous permettre d’informer
les ivoiriens de ce que nous allons entreprendre entre mon pays l’Algérie et la Côte d’Ivoire en
novembre prochain. Avant de répondre à votre question, je ferai un petit retour
en arrière.Cette mission économique qui va se déplacer en Algérie courant
novembre prochain, est le résultat et la continuation du Forum Algérie-Afrique,
initiée par l’Algérie, au cours duquel une quarantaine de pays africains étaient
représentés par des chefs d’entreprises et des acteurs de la sphère économique
autour de la thématique « travailler ensemble pour réussir ensemble »
et surtout pour favoriser et dynamiser le commerce entre les pays africains. Il s’agissait pour nous de
sensibiliser nos frères africains sur la
nécessité de promouvoir d’abord les échanges intra- africains, de multiplier les
investissements africains en Afrique
et de travailler ensemble pour mieux
exploiter nos potentialités pour le bien de nos pays et de nos peuples.
Cela veut dire que la foire internationale
d’Abidjan que nous connaissons ici ne suffit plus. Il faut aller plus loin ?
Permettez-moi de vous égratigner un peu. La foire internationale
d’Abidjan, je regrette de le dire,car comme le disais le président Houphouët Boigny,
l’amitié se nourrie de vérité, n’est pas à proprement parler une foire
internationale. D’abord en terme de participations,elle n’a d’international que
le nom ; il y avait lors de la 3ieme FIA, l’Algérie, le Maroc et le
Nigéria comme invité d’honneur qui étaient présents. Avec trois pays on ne fait
pas une foire internationale, on est loin des standards internationaux. Pour
qu’il ait plus d’impact sur le devenir
des relations commerciales inter-africains, il faudrait que les autorités
ivoiriennes s’impliquent pour donner plus d’envergure, plus d’éclat à cette
foire. Je ne désespère pas qu’elles prennent
conscience de cette carence et apporteront leur concours et tout leurs poids
pour donner plus d’éclat à une telle manifestation. Les retombées n’en seront
que plus profitables pour la cote d’Ivoire et le continent africain
L’Algérie peut beaucoup donner à la
Côte d’Ivoire … ?
Oui. Nous avons une expertise reconnue dans plusieurs domaines ;
j’en veux pour preuve, lors de sa visite d’Etat en Algérie,le président Alassane
Ouattara a été très élogieux sur les
réalisations et le niveau de développement de
notre pays. Nous maîtrisons et
excellons dans beaucoup de
domaines comme : l’électroménager, l’électronique, la téléphonie,
les médicaments, l’industrie automobiles, les
machines-outils et biens d’autres secteurs. Ce que nous souhaitons,
c’est de donner plus de sens à nos relations en multipliant les échanges, les
initiatives surtout en les concrétisant.
Ce qui veut dire que dans beaucoup
de domaines l’Algérie peut aider la Côte d’Ivoire à s’épanouir ?
Nous nous inscrivons dans la
perspective d’une relation gagnant-gagnant. Par
ailleurs autant nous souhaitons être
présents etinvestir en Côte d’Ivoire, autant nous souhaitons que la Côte
d’Ivoire fasse de même chez nous. Parce que nous apprenons les uns des autres et nous nous enrichissons
mutuellement. Si une relation entre deux pays est déséquilibrée, elle n’a pas
d’avenir. Nous tablons sur des relations équilibrées où chacun gagne.
Le souhait de l’Ambassadeur, c’est
que gens aillent sur place pour constater …?
Tout à fait. Il y a une évidence qui s’impose. Le commerce n’aime
pas la sédentarité. Le commerce est un
mouvement. Donc, il appartient aux hommes et femmes d’affaires, aux chefs
d’entreprises autant Ivoiriens qu’Algériens de se déplacer et casser cette glace pour mieux
se connaitre et entrevoir les belles perspectives qui s’offrent à nos deux pays
et au continent africain. Si demain,
chaque pays axe ses efforts sur une dynamisation des relations commerciales
inter africaines, je crois que l’Afrique aura fait un grand bond en avant pour
lutter contre le sous-développement et atteindre un niveau de développement qui
permettra aux populations africaines
d’améliorer leurs conditions de vie, et de fait arriver à une meilleure satisfaction
des besoins et plus de prospérité…et ce faisant, on tendra forcément vers des pays africains apaisés.
On ne parlera pas de tout dans
votre bureau à Abidjan, la scène c’est à Alger que tout se passera, Excellence,
pouvez-nous parler un peu des relations entre la Côte d’Ivoire et
l’Algérie ?
C’est en 1964 que nous avons établi des relations diplomatiques avec la
Côte d’Ivoire. Depuis ces relations sont bonnes et empreintes d’amitié et de respect.
Toutefois et en dépit de ce caractère amical, elles ne sont pas au niveau des
potentialités des deux pays. Je travaille et ambitionne de donner un vrai élan
à nos relations en suscitant plus de volontarisme autant du côté algérien
qu’ivoirien pour que main dans la main nous donnions une nouvelle impulsion qui
ouvrira des perspectives prometteuses.
Interview réalisée par Germain N’Dri