Trafic de l’anacarde/Tanda: Les populations et les acteurs réclament des sanctions rigoureuses contre les trafiquants
Les populations et les acteurs de
Tanda sont plus que jamais déterminés à mettre un terme à la fuite de la noix de cajou vers les pays voisins.
C’est pourquoi ils ont réclamé ce samedi
01 février 2020, lors d'une rencontre dans leur localité avec le Ministre de l’agriculture et
du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani des sanctions rigoureuses contre
toutes personnes s’adonnant à cette activité illicite.
Les acteurs réclament
des sanctions lourdes
Pour lutter contre la fuite des produits vers les pays limitrophes, les
populations et les acteurs souhaitent vivement qu’ils aient des sanctions
rigoureuses et effectives à l’endroit de tous ceux qui travaillent contre les
intérêts de l’économie ivoirienne. Mieux, pour appuyer cette sanction une
structure dénommée ‘‘Agripolice’’ a été mis sur pied par ces acteurs locaux. Elle
a pour mission de faire la surveillance et
diffusion de toutes informations relatives au chargement de l’anacarde
vers le Ghana voisin.
Selon les statistiques, la
production qui était de plus de 100 000 tonnes dans la localité est passée
à 7 000 tonnes la campagne dernière, occasionnant la fermeture des sociétés
pourvoyeuses d’emplois au profit d’autre région, ont-ils indiqué.
Pour encourager les acteurs locaux,
ceux-ci souhaitent une hausse du prix d’achat de la noix de cajou pour la campagne
de commercialisation 2020.
Adjoumani salue l’engagement
des populations
Prenant la parole, le Ministre Adjoumani a salué l’engagement des populations et les acteurs de la filière dans la lutte contre ce phénomène. Tout en rappelant la mise en vigueur de l’ordonnance N°2018-437 du 03 Mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l’exportation illicites des produits agricoles à l’encontre des fraudeurs et toutes autres personnes.
« Nous venons vous informer qu’une
loi existe pour quiconque va être arrêté. Si on découvre que la cargaison
quitte Côte d’Ivoire pour d’autres destinations, les produits ainsi que les
camions feront l’objet d’une saisie », a martelé le fils de la région Kouassi
Adjoumani.
Pour sa part, le Directeur Général
du Conseil du coton et l’anacarde, Dr Adama Coulibaly a fait des précisions
quant à la réduction de la différence des prix entre la Côte d’Ivoire et ses pays voisins. «
Le Ghana qui sert de référence jusqu’à ce jour n’a jamais fixé le prix du
cajou, puisque l’activité est ‘‘informelle’’. (…) C’est parce que vous prenez
la meilleure qualité de la Côte d’Ivoire qui est produite dans cette région
pour l’envoyer ailleurs. Ainsi, quand on va sur le marché international le
Ghana à 150 dollars de plus que notre pays. Les Ghanéens peuvent répercuter le surplus sur le bord champ ici.
Ajouté à cela au niveau, à l’exportation, il ne donne pas de sacs, ils ne font
pas de prélèvement. Quand on ajoute à tout cela, ils ont plus de marges pour payer
plus cher », a fait remarquer le DG du CCA.
Cette rencontre s’inscrit dans le
cadre de la première phase de la mission de sensibilisation de haut niveau des
acteurs de la filière Anacarde contre la fuite des noix de cajou vers les pays
frontaliers, du 30 janvier au 2 février
2020 dans l’indenié-Djuablin et le Gontougo, deux régions très touchées par cette pratique.
L’objectif de cette mission est de
sensibiliser les populations et acteurs sur l’interdiction de l’exportation des
noix de cajou par voie routière-conformément à l’article 10 du décret
N°2013-810 du 26 novembre 2013. La mission devra informer les autorités
administratives et sécuritaires sur l’importance que le gouvernement attache au
respect strict de cette mesure d’interdiction.
CT
envoyé spécial dans le Gontougo