Près de 3000 chimpanzés menacés en Côte d’Ivoire
Les estimations de
l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la Côte
d’Ivoire sont inquiétantes, car il ne resterait que 1000 à 3000 chimpanzés dans
le pays. Ce grand singe est listé comme espèce en danger critique d'extinction
depuis 2017 par l'UICN.
La WCF, une
organisation créée en 2000 pour protéger les dernières populations de primates
vivant dans la forêt tropicale dépeint à l’heure actuelle un tableau peu
reluisant d’autant plus que ces données datent de plus de 10 ans.
« La situation des
chimpanzés est très critique car les zones forestières, leur habitat,
continuent d’être dégradées et il y a plus de pression de braconnage dans les
dernières zones les mieux protégées. Leur situation est toujours critique dans
le pays. Les femelles chimpanzés font un bébé tous les 5 ans. Il est donc
impossible que la population augmente rapidement. », déplore Dr Normand
Emmanuelle, la responsable de l'ONG WCF en Côte d’Ivoire.
La population de
chimpanzés a chuté en Côte d’Ivoire, notamment en raison du trafic de bébés en
tant qu'animal de compagnie. Pour chaque chimpanzé orphelin capturé pour le
marché des animaux de compagnie, environ 10 chimpanzés sont tués et vendus
comme viande de brousse. L’animal est au bord de l'extinction dans ce pays.
Selon l’ONG EAGLE-Côte d’Ivoire, le commerce des bébés chimpanzés est la cause
principale de la disparition de l'espèce.
Les animaux sont
capturés dans leurs habitats naturels et élevés en captivité. Ils sont ensuite
vendus dans le commerce des animaux de compagnie, leur souffrance ne s'arrête
pas ; elle se transforme simplement.
En cage, isolé et
privé de la capacité d'exprimer leurs comportements naturels, leur bien-être se
détériore rapidement. Cette perception est partagée par Akatia, une ONG qui
œuvre activement pour la réhabilitation des chimpanzés issus du trafic en Côte
d’Ivoire et la protection de la faune et flores sauvages dans les forêts de
Comoé 1 et Yapo Abbé où sont implantés les sanctuaires des chimpanzés et petits
singes.
L’ONG estime en effet
que les chimpanzés ne sont pas des animaux de compagnie.
« Les chimpanzés en
captivité et notamment les bébés chimpanzés qui sont privés de leur mère alors
qu’ils ont un lien très étroit avec celle-ci vivent un terrible traumatisme. Le
chimpanzé a besoin de vivre en collectivité avec ses congénères pour développer
une vie sociale. », fait remarquer la responsable de l’ONG Akatia en Côte
d’Ivoire. Non sans manquer de relever les dangers auxquels s’exposent les
détenteurs de ces animaux sauvages.
« C'est un animal
sauvage qui en grandissant ne sera plus maîtrisable car ils ont besoin de leur
espace de liberté, d’une stimulation individuelle constante sinon ils peuvent
devenir très agressif en s’attaquant aux humains. Ils ont sept fois la force
d’un humain. », a expliqué la présidente de l’ONG Akatia.
C'est cette force qui
le rend, une fois adulte, ingérable et peut causer des accidents. Les
chimpanzés testent naturellement l'autorité en grandissant, ce qui fait que
passé un âge ils n'acceptent plus leur captivité et peuvent devenir dangereux.
Faut-il, le rappeler,
au premier semestre de l’année 2023, ce sont au total deux (02) chimpanzés qui
ont été saisis en Côte d’Ivoire. L’un a été saisi en mai à Guiglo par le
Ministère des Eaux et Forêts (MINEF) avec le concours des ONG Akatia et EAGLE
Côte d'Ivoire. Et l'autre dans la ville de Bouaké par le MINEF avec le concours
de l’ONG Akatia. Ces actions sont à saluer et témoignent de l’intérêt des
autorités ivoiriennes pour la protection des chimpanzés.
Sercom