Mauritanie : 25e anniversaire du massacre d'Inal
Ce 28 novembre, la Mauritanie célèbre son indépendance, obtenue en 1960.
Une date qui correspond à un autre anniversaire, plus douloureux : celui du
massacre de 28 militaires à la base d'Inal, pendus parce que Noirs.
Ce 28 novembre, la Mauritanie célèbre le cinquante-cinquième anniversaire
de son indépendance. Pour la première fois, les festivités commémoratives
seront présidées par le chef de l'Etat à Nouadhibou la capitale économique,
située au nord du pays.
Mais le 28 novembre n'est pas que synonyme de levée des couleurs dans le
pays, mais aussi pour certains, un symbole de racisme et de barbarie. Le 28
novembre 1990, 28 militaires mauritaniens de la base d'Inal, dans la région de
Nouadhibou précisément, sont pendus pour célébrer de façon macabre le trentième
anniversaire de l'indépendance.
Le sujet reste tabou dans le pays et aucune excuse n'a jamais été
présentée aux familles.Une conférence organisée par le parti AJD-MR (Alliance
pour la justice et la démocratie) prévue ce 28 novembre dans une salle des
fêtes de la capitale a été interdite par les autorités.
Pendus comme s'il s'agissait d'une formalité
Ce 28 novembre 1990, la pendaison des 28 d'Inal a été minutieusement
préparée. La veille, les prisonniers sont sélectionnés parmi tous ceux qui ont
été arrêtés les semaines précédentes, et marqués d'une croix et d'un numéro
allant de un à 28. A minuit, les hommes sont conduits devant un hangar. Et
pendus un à un comme s'il s'agissait d'une formalité.
Dans son livre L'enfer d'Inal, l'un des rescapés, Mahamadou Sy, décrit un
caporal, qui prend le temps de siroter un verre de thé assis sur un cadavre, en
attendant de pendre le suivant. Ceux qui tardent à mourir sont frappés d'une
barre de fer. La pendaison dure une heure.