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Côte d’Ivoire: des militaires dispersent une manifestation en tirant en l’air à Bouaké

Ivoirinter24 13 Jan 2017 - 13H18

Bouaké (Côte d’Ivoire) - Les manifestants, qui protestent contre l’action de militaires mutins à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire (centre) ont fait refluer les soldats dans leur caserne après avoir été dispersés dans la matinée, a constaté un journaliste de l’AFP.

 

Ces événements surviennent avant l’arrivée prévue ce vendredi du ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, attendu pour conclure les négociations avec les mutins après l’accord de samedi dernier.

 

Environ 200 manifestants s’étaient rassemblés sur le rond-point de la préfecture de Bouaké pour demander aux militaires de "mettre un terme à (leur) révolte", à l’appel de cadres du Rassemblement des républicains (RDR, le parti du président Alassane Ouattara).

 

"Nous sommes fatigués de leurs agissements. Nous allons prendre nos responsabilités et descendre dans la rue", avait annoncé jeudi Yacouba Traoré, un notable, et l’un des initiateurs de cette manifestation.

 

Au bout de quelques minutes vendredi, des camions militaires sont arrivés, des soldats ont tiré en l’air et ont très rapidement dispersé la foule.

 

Toutefois, quelques minutes plus tard, les manifestants dont le nombre a gonflé, approchant les 300 ou 400, sont revenus, faisant refluer les militaires dans leurs casernes.

 

"Libérez Bouaké!", "On a faim, on veut travailler!", scandaient notamment les manifestants.

 

Dans la nuit de mercredi puis jeudi matin, les militaires avaient tiré en l’air à Bouaké pour "mettre la pression" sur le gouvernement. "Nous attendons notre argent demain (vendredi). Ce qui compte c’est l’argent", avait déclaré l’un des mutins à l’AFP.

 

Le weekend dernier, le mouvement des mutins avait fait tache d’huile, s’étendant à la plupart des casernes du pays, notamment dans la capitale économique Abidjan.

 

Les revendications des mutins, dont beaucoup sont d’anciens rebelles, sont matérielles. Elles marquent le retour d’un problème récurrent dans un pays sorti en 2011 de dix ans de rébellion dont Bouaké, 1,5 million d’habitants, fut la capitale.

 

Un accord avait été trouvé samedi à Bouaké entre le ministre et des soldats qui réclament le paiement de primes, des augmentations de solde, une promotion plus rapide entre les grades ainsi que des logements.

 

Samedi, des militaires en colère avaient cependant empêché le ministre et sa délégation de quitter la résidence du sous-préfet pendant plus de deux heures.

 

En novembre 2014, déjà, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké et s’était également étendue à Abidjan et d’autres villes.

 

La rébellion du nord qui coupa la Côte d’Ivoire en deux de 2002 à 2011 était favorable à M. Ouattara. Le sud était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.

 

La Côte d’Ivoire a mis en route en 2016 une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020. Elle prévoit modernisation et achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs. L’armée ivoirienne - 22.000 hommes au total - compte trop de gradés comparativement aux nombres de soldats.

 

Le pays a achevé mercredi une réorganisation politique. Le président a nommé mardi l’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan vice-président, poste nouveau créé après le référendum constitutionnel de novembre, et Amadou Gon Coulibaly, ex-secrétaire général de la présidence, nouveau Premier ministre. Ce dernier a formé mercredi un nouveau gouvernement plus restreint que la précédente équipe.

 

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