Dernières infos

  • Pour tous vos - Reportages, Annonces et Publicités veuillez nous contacter au 0709903514 / 0749799497

Actualité monde

Affaire Benalla: "le responsable, c'est moi et moi seul", affirme Emmanuel Macron

IvoirInter24 25 Juil 2018 - 08H01
Le président Emmanuel Macron rompt le silence et s'exprime sur l'Affaire Benalla

"Le responsable, c'est moi et moi seul", a affirmé Emmanuel Macron mardi soir, à propos de l'affaire Benalla. "S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français", a ajouté le président. Cette première prise de parole a eu lieu lors d'un pot de fin de session parlementaire des députés de la majorité LREM-MoDem.


Dans l'affaire Benalla, "le responsable c'est moi", a affirmé ce mardi 24 juillet Emmanuel Macron devant des députés de la majorité, fustigeant "la République des fusibles" et disant avoir ressenti les "actes du 1er-Mai" de son collaborateur comme "une trahison", selon des propos rapportés. "Ça n'est pas la République des fusibles, la République de la haine", a déclaré le chef de l'Etat, invité surprise devant des élus et plusieurs membres du gouvernement réunis à la maison de l'Amérique latine pour un pot de fin de session parlementaire des députés de la majorité LREM-MoDem. "On ne peut pas être chef par beau temps. S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français", a ajouté le président, alors que son silence depuis l'éclatement de l'affaire Benalla lui a été reproché par les oppositions.

"Moi et moi seul"

"La République exemplaire n'empêche pas les erreurs. S'ils cherchent un responsable, le seul responsable, c'est moi et moi seul. C'est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C'est moi qui ai confirmé la sanction", a poursuivi le président, toujours selon des propos rapportés, alors qu'à l'Assemblée comme au Sénat, des commissions d'enquête sont en cours. 

"Personne dans mon cabinet n'a jamais été soustrait aux lois de la République. Jamais", a aussi assuré Emmanuel Macron, qui s'est exprimé pendant "une bonne demi-heure" devant "beaucoup" de monde, selon un élu. Au sujet d'Alexandre Benalla, le président a aussi affirmé ne pas oublier "qu'il a été un militant très engagé pendant la campagne", mais a dit avoir "ressenti les actes du 1er-Mai comme une déception et une trahison".

Un discours "bienvenu" pour les députés LREM

Des députés LREM ont salué mardi soir un discours "bienvenu" d'un président de la République qui "assume" sur l'affaire Benalla, en rompant son silence devant la majorité et le gouvernement après plusieurs jours de tempête et de blocage des travaux à l'Assemblée nationale. "Digne et responsable", "courageux": plusieurs élus reprenaient les mêmes termes pour saluer, souvent photos à l'appui sur Twitter, l'intervention d'Emmanuel Macron, invité surprise d'un pot de fin de session parlementaire de la majorité LREM-MoDem à la maison de l'Amérique latine.

"C'était un discours attendu par les membres de la majorité", a affirmé à l'AFP Laurianne Rossi, questeure de l'Assemblée, saluant "courage" et "émotion". "Depuis 4-5 jours, les oppositions martèlent qu'il est muré dans le silence", il a choisi son moment en "maître des horloges", selon la députée. "C'était bienvenu", a commenté Olivier Véran, vantant un discours "fort", un autre député évoquant "une surprise espérée" après plusieurs journées plus que compliqués. "Il s'est comporté en capitaine de navire" et a été "courageux", a estimé un autre participant. Cet ex-socialiste s'est étonné auprès de l'AFP d'avoir vu un président "pas du tout nerveux ni même fatigué", là où "tous les autres" membres du gouvernement apparaissaient "très marqués", citant notamment le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

"Contre l'émotion de l'instant, contre la tentation de se défausser sur d'autres ou cet appel à +faire tomber des têtes+, le président prend toutes ses responsabilités et réfute +la République des fusibles+", a aussi vanté sur Twitter Aurore Bergé, une des porte-parole du groupe LREM. "La France a un Président. La France a une majorité. Responsables. Déterminés", a abondé Sacha Houlié. "Les oppositions avaient désigné des fusibles, elle les voyaient déjà sacrifiés. Parce qu'elles ont été formatées dans une République de lâcheté. Mais Emmanuel Macron n'est pas fait de ce bois là. Il assume et ne se défausse pas", selon le porte-parole de LREM et député Gabriel Attal. Même satisfecit affiché par certains membres du gouvernement, avec plusieurs expressions proches.

"@EmmanuelMacron assume ses responsabilités, en tant qu'homme et en tant que président. Il refuse la République des fusibles, a tweeté le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Pour le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner, le président "a assumé sa responsabilité envers les Français. Avec honneur, pour que seule la vérité gagne". Il "nous a montré ce soir la voie de l'honneur et du courage! Bref, +un chef c'est fait pour cheffer+ J. Chirac", a commenté le secrétaire d'Etat Jean-Baptiste Lemoyne, ex-LR.

Voici les principales déclarations d'Emmanuel Macron mardi soir à la Maison de l'Amérique latine, première intervention depuis l'éclatement de l'affaire Benalla, selon un enregistrement que s'est procuré l'AFP.

  • Les raisons du silence

"Beaucoup se disaient: pourquoi le président de la République ne parle pas. J'ai plutôt pris ce pli de choisir le moment où je parle et ne pas me le faire dicter. Et je continuerai à procéder de la sorte. Quand on est président de la République, on ne parle pas quand il y a une garde à vue (...) et quand les esprits s'embrasent (...) et pour être un des participants d'une mêlée"

  • "Benalla n'a jamais détenu de codes nucléaires"

"Alexandre Benalla n'a jamais détenu de codes nucléaires, Alexandre Benalla n'a jamais occupé à un 300 m² à l'Alma, Alexandre Benalla n'a jamais gagné 10.000 euros, Alexandre Benalla lui non plus n'a jamais été mon amant. Alexandre Benalla, bagagiste d'un jour, n'a jamais occupé cette fonction dans la durée. Toutes ces choses qu'on a entendues... Les mêmes vous disant tout et n'importe quoi sans que ça les fasse rougir ou s'interroger sur eux-mêmes. Qu'ils soient parlementaires, commentateurs ou journalistes... On dit des fadaises !"

  • "Une déception, une trahison"

"Alexandre Benalla, c'est quelqu'un qui nous a accompagné durant la campagne avec beaucoup de courage et d'engagement. (...) Quoiqu'il advienne dans cette affaire, je n'ai pas à oublier cet engagement. Ce qu'il s'est passé le 1er mai, (...) est grave, sérieux et a été pour moi une déception, une trahison."

  • "Qu'ils viennent le chercher"

"Le seul responsable de cette affaire c'est moi, et moi seul. Celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c'est moi, le président de la République. Celui qui a été au courant et a validé l'ordre, la sanction de mes subordonnées, c'est moi et personne d'autre. Ce qui nous a conduits là, ce n'est pas la République des fusibles, ce n'est pas la république de la haine, celle où l'on fait trinquer un fonctionnaire ici, un collaborateur là. On ne peut pas être chef par beau temps et se soustraire lorsque le temps est difficile. S'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher."

  • Médias, justice, parlement épinglés

"Ce que je regarde depuis quatre jours, c'est un spectacle où la tentation de presque tous les pouvoirs est de sortir de son lit. Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité. (...) Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu'il n'y avait plus de présomption d'innocence dans la République et qu'il fallait fouler aux pieds un homme et avec lui toute la République."

"Je vois un pouvoir judiciaire qui va continuer à faire son travail et c'est essentiel. Mais je constate que nous avons un problème dans le fonctionnement quotidien. Pas une audition, pas une recherche ne sort à la seconde même dans la presse. Comment conjuguer la présomption d'innocence avec un tel fonctionnement ?"

"Je vois certains qui voudraient faire sortir le pouvoir législatif de son lit, considérant qu'il appartient au Parlement de se substituer à la justice et de devenir un tribunal populaire, d'oublier la séparation des pouvoirs et de considérer qu'il est de son ressort de contrôler chaque décision de l'Elysée."

  • Cacophonie et symphonie de la majorité

"Parfois, nous nous sommes trompés à trop surligner nos différences (...) Je n'ai jamais cru aux disciplines de parti (mais) je préfère le +en même temps+ symphonique au +en même temps+ cacophonique". "Et donc, nous nous sommes parfois trompés en pensant qu'émettre une voix dissonante était le signe d'une force. (...) Penser qu'on réussit parce qu'on se décale au moment où un texte est difficile (..) est toujours une erreur. Ca peut être un gain personnel au moment où on le fait, mais c'est toujours une erreur pour le collectif (...) Les tireurs couchés d'un jour finissent abattus avec les autres quand ils décident de tirer sur les camarades (...)"

(avec AFP)



Autres articles

Partenaires