Soirée Politique : Les droits des travailleurs domestiques au centre des débats
Sur 704.060 travailleurs déclarés à
la CNPS, seulement 2420 employés domestiques le sont. Alors, face au triste
constat de la sous-évaluation et de la mauvaise réglementation du travail
domestique, il s’avère plus que nécessaire que tout un chacun prenne conscience
afin de changer le regard porté à l’endroit de ces travailleurs et en
revalorisant et améliorant les conditions de cette profession domestique aussi
importante que les autres types de métiers.
C’est dans cet élan de volonté de faire avancer les lignes, que la fondation Allemande Friedrich Ebert Stiftung (FES) et le Réseau Ivoirien pour la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme (RIDDEF), ont initié comme à ses habitudes, une Conférence-Débat intitulé ‘‘Soirée Politique’’ avec pour thème principal « Quelle protection pour le secteur du travail domestique en Côte d’Ivoire ? », qui s’est tenue ce vendredi 08 novembre 2019 dans la commune du Plateau.
KOUAME Séraphin, au nom du Représentant-Résident de la FES-Côte d’Ivoire, Thilo Schöne s’est exprimé en ces termes, « Le travail domestique est un travail comme tout autre et ce sont des hommes qui le font et puisque ce sont des hommes comme nous, nous aussi en tant qu’hommes, nous devrons adopter des attitudes qui valorisent les êtres humains. », a-t-il relevé.
Poursuivant son propos, KOUAME
Séraphin s’est indigné du fait que les employeurs dépensent pour des objets
matériels de toute sorte, mais refusant de bien les traiter en leur donnant un
salaire décent et de les déclarer à la CNPS. Ainsi, il a incité tout un chacun
de changer de comportement vis-à-vis des travailleurs domestiques en faisant ce
qu’il faut.
Pour sa part, DOUMBIA Yacouba, Directeur
de Cabinet Adjoint du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a
qualifié le travail domestique de travail indécent, car pour qu’il soit décent
relativement à la convention 189 de l’OIT, il faudrait que les employeurs
déclarent leurs travailleurs à la CNPS, qu’ils aient un contrat signé en bonne
et due forme et jouir d’un repos respectant les normes. De même il a évoqué les
actions et efforts consentis par son ministère en faveur du bien-être des
travailleuses domestiques en particulier et de la jeune femme en général.
A sa suite, Dje Toa Bi Ulrich,
Administrateur principal du travail et des lois sociales a indiqué que le travail
domestique est un travail qui n’est pas considéré, dédié aux personnes qui ont
échouée (pensée commune). Cette vision impact négativement sur les personnes
qui exercent ce métier. A l’en croire,
le code de travail prévoit les conditions minimales d’exercices de l’activité
permettant ainsi à ces femmes de ménages en cas de litiges de jouir pleinement
de leurs droits.
KOUASSI Valérie, Présidente du
Syndicat des Travailleurs et Travailleuses Domestiques de Côte d’Iovire, a dénoncé
toutes les agressions physiques, morales, sexuelles et accusations à tort ou à
raison dont elles sont victimes la plupart du temps au point d’en être
affectées et indignées.
Pour finir, KOUASSI Valérie, a
lancé un appel à l’Etat en ces termes, « Nous attendons du
Gouvernement qu’il nous aide et qu’il fasse que ce travail soit reconnu, et
valorisé et qu’il fasse en sorte que nous soyons fiers et contents de ce que
nous faisons comme travail domestique », a-t-elle souhaité vivement.
Debank