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RD Congo : 36 civils tués dans le massacre de Beni

Ivoirinter24 14 Aoû 2016 - 20H31

L'armée congolaise accuse des rebelles musulmans ougandais. La ville de Beni, où a eu lieu le massacre, est régulièrement la cible d'attaques. La ville de Beni a de nouveau connu une nuit d'horreur entre samedi et dimanche. Cette localité de l'est de la République démocratique du Congo est régulièrement attaquée depuis octobre 2014 par des groupes armés qui ne sont pas toujours identifiés officiellement. Trente-six personnes ont été tuées lors de l'offensive menée la nuit dernière, selon un bilan fourni par les autorités, qui ont décrété un deuil national de trois jours. Le gouvernement a annoncé qu'à partir de lundi, après le massacre de « 36 personnes, soit 22 hommes et 14 femmes », à Beni, « les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du pays et les programmes des médias audiovisuels adaptés à la circonstance », a expliqué son porte-parole Lambert Mende à la télévision publique dans la mi-journée.

 

Le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l'armée, avait déclaré plus tôt que des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) avaient tué « une trentaine de personnes » dans la ville. « On vient de retrouver leurs corps » dans le quartier de Rwangoma. « La recherche de corps continue », a-t-il ajouté, joint au téléphone de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Rwangoma est un quartier périphérique de Beni, une ville frontalière du parc des Virunga, où s'abritent des groupes armés, dans le nord du Nord-Kivu.

Rebelles musulmans ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l'est de la RDC depuis 1995. Ils sont accusés d'être les principaux auteurs de massacres qui se poursuivent dans la région de Beni depuis octobre 2014.


Manifestations à Beni

 

Cette nouvelle attaque a eu lieu 72 heures après une visite du président congolais Joseph Kabila dans la région où il a promis de tout mettre en oeuvre pour « imposer » la paix et la sécurité. « Il y a déjà 35 corps ramenés à la morgue de l'hôpital de Beni », a déclaré de son côté Gilbert Kambale, président de la société civile de la ville de Beni. « C'est de la consternation parce que le président de la République est passé par ici et voilà que nous sommes massacrés », a-t-il regretté, indiquant que l'attaque avait eu lieu entre 19 heures et 23 heures.

 

Pour le lieutenant Hazukay, les ADF ont « contourné » les positions de l'armée « pour venir massacrer la population en guise de représailles » aux opérations militaires en cours dans la zone. Dimanche, une centaine de personnes scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila ont manifesté à Beni. Les manifestants portaient au moins un nouveau corps sans vie d'une des victimes de la tuerie, selon des témoins. « Les policiers viennent de nous ravir le corps (du mort), mais nous comptons continuer à manifester. C'est anormal qu'on nous massacre comme des chèvres », a protesté, en swahili, Georges Kamate, un conducteur de taxi-moto. « Notre gouvernement est incapable de nous sécuriser », criait un autre manifestant.

 

Plus de 600 morts en deux ans

 

« Il y a un déficit sécuritaire criant, [les autorités] ont été incapables de sécuriser la population, c'est pourquoi celle-ci est descendue dans la rue », a expliqué M. Kambale. Selon Jackson Kasereka, militant des droits de l'homme à Beni, les habitants des quartiers du nord de la ville « brûlent des pneus » dans la rue en signe de protestation contre la tuerie et contre les autorités. Contacté, le maire de Beni, Edmond Masumbuko, n'a pas souhaité réagir immédiatement, arguant du fait qu'il participait à « une réunion de sécurité ».

 

La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés depuis octobre 2014 par une série de massacres ayant coûté la vie à plus de 600 civils. Le gouvernement congolais et la Monusco (mission de l'ONU en RDC) accusent les ADF d'être responsables de ces tueries. Cette version a été partiellement remise en cause par un récent rapport du groupe d'étude sur le Congo de l'université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais aux côtés d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière. En dépit des efforts de stabilisation déployés par la communauté internationale et les autorités congolaises, cette région reste déchirée par la violence depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

 

Le 8 août, onze militaires congolais et un Casque bleu avaient été blessés dans le territoire de Beni lors d'un affrontement avec les ADF, selon la Monusco. Dimanche, Lambert Mende a soutenu que « la RDC a déjà eu à alerter le monde sur cette menace djihadiste » sur son territoire, mais elle « déplore que dans notre pays, les forces armées de la RDC soient seules à l'affronter dans l'indifférence de la communauté internationale ».

 

SOURCE AFP | Dimanche le 14 août

 

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