Cote d’Ivoire/Lutte contre le trafic d’espèce protégée : 8 trafiquants d'écailles de pangolins mis aux arrêts
Le mercredi 26 juillet 2017 marque la fin d’une longue activité illégale
pour 8 trafiquants d’écailles de pangolins. Mis aux arrêts par l’UCT, Unité de
lutte contre la Criminalité Transnationale organisée, ces individus appartenant
à un réseau organisé opéraient dans le trafic illicite d’espèces intégralement
protégées.
La synergie d’action née entre le
Ministère des eaux et forêts, et l’UCT, Unité de lutte contre la Criminalité
Transnationale organisée et le Projet EAGLE-Côte d’Ivoire produit des résultats
des plus probants dans la lutte contre le trafic international d’espèces
protégées. Et le gros coup de filet que viennent d’effectuer les éléments de
l’UCT n’est pas fait pour déplaire aux autorités ivoiriennes. En effet, des
unités de l’UCT se sont dépêchées sur les lieux de la transaction sis à Cocody
deux plateaux. Arrivées, ils découvrent sur place des individus au nombre de
huit en flagrant délit de détention, de circulation et de vente illicite
d’écailles de pangolins, ce mammifère préhistorique est l’animal le plus
trafiqué au monde.
Les trafiquants avaient en leur possession près de trois impressionnantes
tonnes d’écailles de Pangolins venant de nos forêts ivoiriennes mais également
d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment de la Guinée Conakry et du
Liberia. D’après le Réseau Eagle, c’est plus de 4000 pangolins qui ont été
tuées pour pouvoir réunir ses 3000 kg. Ces trafiquants, bien connectés à
l’international et travaillant en connexion avec des Asiatiques, seul marché
pour les écailles de pangolins, utilisaient des méthodes sophistiquées pour
traverser les frontières internationales avec de grandes quantités de
contrebande.
Pour le Capitaine de l’UCT,
l’homme qui a piloté les opérations, les trafiquants s’apprêtaient à vendre les
dites saisies lorsque ses hommes sont arrivés à temps pour mettre le grappin
sur ces criminels. D’après les experts de cette espèce protégée, les trois
tonnes d’écailles de pangolins saisis ont une valeur marchande estimée
plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Cette arrestation est la deuxième
du genre après l’opération du mois de mai.
Les trafiquants seront entendus par les éléments de l’UCT dans la foulée
de leur garde à vue de 48heures comme l’exige la loi, avant d’être déférés
devant le parquet d’Abidjan Plateau pour répondre de leurs actes devant la loi.
Et cette loi n’est d’autre que la loi relative à la faune et à la flore ; Loi
Numéro 65-255 du 04 aout 1965, et complétée par la loi Numéro 94-442 du 16 Aout
1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Ils
risquent gros s’ils sont reconnus coupables. Et encore une fois, cette loi
relance l’épineuse question : A quand le durcissement de la législation
ivoirienne en matière de la protection de la faune et la flore ? Si rien fait
pour dissuader plus d’un de continuer, dans quelques années le pays ne comptera
plus de pangolin dans ses forêts et savanes. On s’en souvient, au lendemain de
l’arrestation des trafiquants d’ivoire, le Chef de l’UCT avait promis l’enfer
aux trafiquants. Avec cette prise, désormais on peut dire que la guerre entre
les autorités et les trafiquants est bel et bien lancée. Au suivant a-t-il
rétorqué avec vigueur. Messieurs les trafiquants vous êtes prévus ! Pour
rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé
transnational qui occupe le 5ème rang des commerces illicites dans le monde
après la drogue, les armes, le blanchiment et le trafic d’être humain.
Sercom