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CNRA : Plusieurs hectares du centre de recherche bradés, les syndicalistes inquiets

IvoirInter24 05 Sep 2018 - 09H40
CNRA : Plusieurs hectares du centre de recherche bradés. Les syndicalistes inquiets

La situation des centres de recherches de Bingerville à San Pédro en passant par Port Bouet, Bouaké et Dabou, est catastrophique. Des cités et des maisons d’habitations ont occupé les espaces réservés au centre, donnant l’allure d’un centre de recherche inexistant.


 Pourtant, le CNRA dispose de 20 stations de recherche et d’expérimentation et de 18 sites annexes couvrant 27 198 ha, dont 13 602 ha dotés d'un titre foncier au nom des anciennes structures françaises de recherche; 12 415 ha dotés d'un arrêté ministériel et 1 181 ha résultant d'accords selon le droit coutumier. 

Si avant la création du CNRA, la question de l’agression du patrimoine foncier du CNRA était minime (34 ha dont 32 ha de cacaoyer et 2 ha de caféier infiltrés par des producteurs à Oumé, en 1985), cette question est devenue plus récurrente et s’est accrue avec : 

- l’infiltration de 1050 ha du domaine CNRA à San Pédro, sis au Pont Bascule, sur la route de Soubré à 20 Km de San Pédro par des producteurs ; 

- l’occupation de 5 ha de l’ancien site de la SRT du CNRA devenue domaine de l’ordre de Architecte, au Carrefour de la vie, à Cocody, en septembre 2008; 

- l’occupation de 35 ha en 2008, du site expérimental de la Station de Recherche de Bingerville qui abritait la collection de cacaoyers pour la construction de l’Hôpital Mère-Enfant ; 

- etc… 

Malgré l’occupation des sites ci-dessus indiqués, l’agression du patrimoine foncier du CNRA est devenue beaucoup flagrante et inquiétante, avec le cas de la Station Marc Delorme de Port-Bouët, site de 788 ha, dédié à la recherche sur le cocotier.

Nous faisons remarquer que plusieurs pays sont disposés à abriter cette Collection si l’Etat de Côte d’Ivoire ne souhaiterait plus la préserver dans son état actuel. Une telle option mettrait tous les acquis de la recherche entreprise par le CNRA sur le Cocotier en péril, notamment l’amélioration du rendement des variétés traditionnelles de cocotier de 0,6 t de coprah/ha/an et une entré en production de 9 ans à 4t de coprah/ha/an et une entrée en production de 4 ans pour les variétés améliorées actuellement disponibles. En plus de cela, ces variétés améliorées sont tolérantes à la sécheresse et résistent, de ce fait, aux effets néfastes du changement climatique qui menacent de nombreuses spéculations agricoles, dans notre pays. De ce fait, le rêve tant caressé par la filière Cocotier du regain de dynamisation en cours, en vue d’optimiser et de rentabiliser ses investissements en matière de culture du cocotier et de transformation du coprah, à partir des variétés améliorées, risque de s’évanouir avec pour conséquence une paupérisation grandissante des populations lagunaires.

En ce qui concerne le site de la Direction Générale, malgré toutes les démarches entreprises par nos responsables, les sites du CNRA continuent d’être occupés et cela de façon déconcertante et sans aucune inquiétude de la part des occupants. Sur ce site en particulier, ce sont des bâtiments qui continuent de sortir de terre menaçant les installations de recherche (ombrières, serres et station météorologique) et compromettant les recherches expérimentales conduites sur ce périmètre où des essais sont en cours (essais, pépinières).

Le site de la station de recherche sur le cacao de Bingerville, après l’importante agression subie, lors de la construction de l’hôpital Mère-Enfant de Bingerville, continue encore une fois d’être constamment menacé. Que faire ?

Assoud Konan


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