Côte d’Ivoire : L’« ivoironie », un nouveau concept culturel
« Ivoironie fait penser à Ivoirité. Je n'ai pas dit ivoirophonie mais Ivoironie. J'entends par Ivoironie, l’état d'esprit de l'ivoirien qui apprivoise le français et qui en fait le petit espace de son état d'esprit », ces mots à connotation purement littéraires sont du professeur, Toh Bi Emmanuel.
L’éminent professeur en poésie africaine
à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, vient à travers ce concept né,
agrandir le champ du domaine littéraire.
D’emblée, l’inoxydable et prolifique
poète ivoirien, établit la dissemblance entre cette nouvelle conception, et
celle de l’« ivoirité », concept polémique connu de tous les ivoiriens.
« L'ivoironie à la différence de
l'ivoirité ne se limite pas à la promotion des ressources, des valeurs
cultuelles seulement mais fait aussi la promotion des ressources économiques,
cela dit les éléments référentiels qui renvoient à l'esprit humain et à tout ce
qui est propre à l'Ivoirien » a-t-il clarifié.
Selon le néologiste, « l’ivoironie est
un concept culturel qui caractérise l’état d'esprit de l'Ivoirien par son langage le nouchi ; c'est la
présentation valorisée de nos repères
économiques( café, cacao, port de Sans pédro) ; c'est le talent
artistique traditionnel ( le poro, le Zaouli, le Goly) ; au plan musical le
Zouglou et le Coupé décalé ; au plan des infrastructures ( la basilique, le
3ème pont, l'autoroute du nord Abidjan Yamoussoukro ; au plan footballistique,
c'est Didier Drogba,Yaya Touré... »
Pour le concepteur de l’« Ivoironie »,
on ne peut pas parler d'émergence économique sans que cela soit encadré par un
label culturel dans le monde.
Ainsi, l' « ivoironie » permet aux
ivoiriens d'origine et naturalisés de se rapprocher. C'est un concept culturel
fédérateur de tous les peuples, de tous les partis politiques, des religions,
etc.
En un mot, l’ « ivoironie », c’est ce que nous avons de commun, qui nous
rapproche les uns des autres et qui peut nous aider à nous développer
économiquement.
« Toi et moi on peut être opposé
politiquement, mais on ne peut pas être opposé à notre culture. On ne peut pas
être opposé à ce qui nous valorise, à
l'essentiel de nos intérêts économiques. On peut être opposé à la façon de
diriger la Côte d'Ivoire, être opposé politiquement, mais on ne peut pas être
opposé sur ce qui nous identifie, nous valorise à l'étranger et surtout ne pas
être opposé contre la nation » a-t-il relevé.
Le poète engagé interpellé virulemment
les véreux politiciens quant à l’usage du concept, « Attention, je mets en
garde les hommes politiques. Que l'ivoironie sort de l'abrupt des appétits
politiques voraces ».
Cet enseignant chercheur au département
de Lettres Moderne à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké, est auteur de
bons nombres d’ouvrages : « Parulies Rebelles », « Djèlénin-nin pour toi mon
Afrique », « Sueur de lune », « Aurore
d’Afrique à Sanoudja », « Colère d’aiguille », « Salomé », « Pages en feu », « Africanistes », etc.
Makan HEMA
Correspondant Régional