Incidents survenus à la MACA : la déclaration de la CNDHCI
Le
samedi 20 février 2016 l’opinion publique nationale a été informée par les
médias des graves incidents survenus à la Maison d’Arrêt et de Correction
d’Abidjan (MACA) suite à une opération destinée au renforcement de la sécurité
dans cet établissement.
Des
échanges de coups de feu entre un groupe de détenus et des forces de sécurité,
qui ont duré plus de trois heures ont fait, selon le procureur de la
République, dix morts dont un garde pénitentiaire et neuf détenus, parmi
lesquels le nommé Coulibaly Yacouba autrement appelé "Yacou le
Chinois" et de nombreux blessés.
Ces
évènements à la MACA, sources de violations graves des droits de l’Homme et
d’atteintes à la dignité humaine, interpellent fortement la CNDHCI en ce qu’ils
posent de nouveau et avec plus d’acuité la question de la sécurité aussi bien
des détenus, du personnel pénitentiaire que des visiteurs de cet établissement.
Une
visite sur les lieux du drame par une forte délégation de la CNDHCI, conduite
par son Président par Intérim a permis de recueillir une somme d’informations
qui nous suggèrent, en attendant leur confirmation par une enquête, que cette
situation résulterait de graves dysfonctionnements liés notamment au laxisme et
à la faiblesse des aptitudes professionnelles de certains gardes pénitentiaires,
mais aussi et surtout à l’impunité de fait dont bénéficient ceux-ci.
C’est
pourquoi, la CNDHCI se félicite de la décision du Gouvernement de diligenter
une enquête pour faire la lumière sur les évènements du samedi 20 février 2016
afin de prendre les dispositions nécessaires pour le maintien de l’ordre public
à la MACA.
La
CNDHCI s’engage, pour sa part, à mener une enquête indépendante pour aider à
établir les responsabilités.
La
CNDHCI compatissante aux familles éplorées, souhaite un prompt rétablissement
aux blessés.
En
attendant, la CNDHCI recommande au Gouvernement de prendre des mesures urgentes
de sécurisation du personnel et des détenus ; renforcer les capacités
opérationnelles du personnel pénitentiaire ; procéder à une fouille systématique
des cellules pour débarrasser la prison des armes ; assurer la prise en charge
médicale des personnes blessées ; prendre toutes les mesures nécessaires en vue
d’améliorer la situation de tous les lieux privatifs de libertés.
Fait
à Abidjan, le 26 février 2016
SOURCE
CNDHCI