Mondiaux 2017 - Côte d'Ivoire : il était une fois... la reine Ta Lou
Championne d'Afrique du 200 m,
Marie-Josée Ta Lou, devenue vice-championne du monde à Londres, est désormais
au Panthéon du sprint africain.
L'athlétisme africain vient de passer à côté d'un moment historique, on
peut dire de légende, avec la course que l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou vient
de livrer à Londres en finale du 100 mètres dames où elle a décroché la
médaille d'argent et le titre de vice-championne du monde derrière l'Américaine
Torie Bowie, et devant la Néerlandaise Dafné Schippers, sa compatriote Muriel
Ahouré et l'ultra favorite et championne olympique en titre la Jamaïcaine
Elaine Thompson. En tête du début à la fin, Marie-Josée Ta Lou a raté le titre
d'un souffle. En effet, au dernier mètre, Torie Bowie a « cassé », passant sa
tête devant l'Ivoirienne reléguée à un centième à 10s 86. Un remake des JO de
Rio où Marie-Josée Ta Lou a raté le bronze sur le 200 mais aussi et surtout sur
le 100 mètres à quelques millièmes de seconde de Shelly-Ann Fraser-Pryce.
À côté de quoi Marie-Josée est-elle
passée ?
Au-delà d'être la première athlète ivoirienne championne du monde, elle
aurait été le premier athlète africain à décrocher une médaille d'or sur 100
mètres en championnats du monde et aux Jeux olympiques, hommes et femmes
confondus. De quoi passer à tout jamais à la postérité. En attendant, elle
rejoint au Panthéon du sport ivoirien le coureur du 400 mètres Gabriel Tiacoh
qui avait décroché la médaille d'argent de sa discipline aux Jeux olympiques de
Los Angeles en 1984.
Heureuse !
Interrogée sur RFI, la sprinteuse ivoirienne s'est écriée : « Je ressens
juste de la joie, de l'émotion et beaucoup de respect pour mes concurrentes ! »
Poursuivant : « C'est ma première grosse médaille. Je ne peux que dire merci à
Dieu, à mon coach, à mes coéquipiers qui m'ont donné de bons conseils, à tous
ceux qui ont prié pour moi comme ma famille, et mes amis… » Et de conclure : «
Enfin la médaille ! Elle représente tout pour moi. » Sur RFI, son entraîneur
Anthony Koffi a fait part de la confiance qu'il avait placée dans son poulain :
« Je ne suis pas surpris, car elle a confirmé ce que j'attendais d'elle. Dès
les séries de ces Mondiaux, j'avais compris qu'elle pouvait courir très vite,
que tout allait se jouer au niveau du mental. » Et de conclure : « Je lui ai
donc dit de prendre du plaisir, de n'avoir peur de personne et de ne pas se
mettre de pression. » Manifestement, le conseil a été suivi. De quoi aider la
sprinteuse de 28 ans, par ailleurs championne d'Afrique du 200 mètres, à bien
sécher ses larmes et remettre au rayon des mauvais souvenirs ses déconvenues
des JO de Rio en 100 et 200 mètres.