Côte d'Ivoire/Santé: l’ONG Agis en campagne pour la prévention et pour lutte contre la pneumonie chez les bébés
Fondée en 2010 par Aboubakar Sylla,
un kiné, l'ONG Agis (Association Graine d'Ivoire et Santé) s’est donné pour
objectif la lutte contre la pneumonie.
Financée par des fonds privés et du mécénat
d'entreprises notamment.
Ainsi pour apporter son aide à sa population cible,
l’ONG Agis reçoit régulièrement un coup de main de ses membres bénévoles qui se
rendent dans les quartiers défavorisés ou dans les villes de l'intérieur du
pays pour y mener des séances de kinésithérapie respiratoire.
L'ONG associe ces séances à des
consultations médicales et à une "école de mamans", où celles-ci
apprennent comment mieux prendre soin d’un enfant souffrant de la pneumonie, et
qu’elle attitude avoir pour leurs éviter les infections.
Il est bien de savoir que cette
maladie est de loin la 2ème cause de mortalité chez les enfants :
Les infections respiratoires sont
en Côte d'Ivoire "la deuxième cause d'hospitalisation dans les services
pédiatriques. Après le paludisme, c'est la deuxième cause de mortalité"
chez les enfants de 0 à 5 ans, déplore le Dr Max Valère Itchi.
Dans le monde, ces infections ont
provoqué plus de 900.000 décès d'enfants de moins de 5 ans en 2015, selon
l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En Côte d'Ivoire, elles auraient
entraîné la mort de plus de 11.000 enfants en 2012. Et selon les chiffres du
Rapport Annuel de la Situation Sanitaire (RASS) 2014 et 2015, le taux
d'incidence des Infections Respiratoires Aigües (IRA) est en hausse, avec plus
de 202 cas sur 1000 enfants en 2015 contre 165 cas sur 1000 en 2014.
Dans les campagnes ivoiriennes,
beaucoup de décès d'enfants en raison de ces maux sont imputables au manque de
moyens financiers et à l'absence de plateaux techniques.
Quand il n'y a pas de premiers
soins possibles, au final "on n'emmène l'enfant à l'hôpital que quand le
cas est très grave, et il est alors difficile de faire quelque chose",
déplore un médecin.
Pour Aboubakar Sylla, qui participe
aux opérations sensibilisation de l'association qui s’est déroulé à Koumassi,
"c'est d'autant plus regrettable que beaucoup de cas pourraient être
évités avec un peu de prévention», a-t-il déclaré.
Il est bon de signaler que c’est tôt le matin
malgré la pluie, se sont plusieurs dizaines de mamans, portant pour certaines
leur enfant sur le dos, patientant sous les tentes dressées dans la cour de
l'hôpital général qui sont venu écouter les conseils des spécialistes de l’ONG
Agis.
Parmi elles, Monique Zabia, une
esthéticienne, dont deux des enfants sont à la consultation. "Tous les
jours, ils sont enrhumés et ont le nez qui coulent", affirme la jeune
maman qui découvre le travail des kinésithérapeutes.
Une autre maman, Linda Akélé, qui a
emmené sa fille de trois ans pour "expérimenter" les massages des
kinésithérapeutes, renchérit : "Elle est tout le temps enrhumée et elle
tousse malgré les médicaments".
Comme conseil, Aboubakar Sylla
confie aux mamans venu pour la consultation : "Ne mets pas l'enfant au dos
pour balayer la maison ou pour allumer le feu sinon la poussière et la fumée
vont toujours l'enrhumer", répète-t-il avec patience aux mamans qui
défilent devant son bureau avant d’encourager les mamans de consulter un
médecin en cas de crise pour qu’il leurs prescrivent un traitement car « La
kiné amène un complément. Les études ont montré que lorsqu'on associe la kiné
au traitement médicamenteux, on accélère la récupération et on apporte un
confort respiratoire à l'enfant ».
Notons que cette campagne de
sensibilisation c’est fait dans plusieurs communes d’Abidjan, et saisissant
l’occasion de cette campagne Mr Aboubakar Sylla n’a pas manqué de faire un
plaidoyer pour une véritable politique de lutte contre la pneumonie chez les
enfants car selon lui, "il n'y a pas assez de fonds attribués à la lutte
contre la pneumonie".
(S.Com Agis)