Le secrétaire général adjoint en charge des questions et mouvements politiques du Rdr, président du comité d’organisation du IIIe congrès s’est prononcé, hier, sur les points saillants de l’actualité.

Quels sont les enjeux du IIIe congrès ordinaire du Rdr?

Le IIIe congrès ordinaire intervient à un moment où, depuis 6 mois, notre pays a connu quelques mouvements d’humeur liés au contexte socio-militaro-politique qui a pu trouver des solutions. La Côte d’Ivoire s’est dotée également d’une nouvelle Constitution. Laquelle a entraîné la mise en place d’un nouvel attelage institutionnel transformant l’Exécutif avec un Président de la République, un vice-Président et un Premier ministre. En outre, au niveau du pouvoir législatif, en plus de l’Assemblée nationale, le Sénat verra bientôt le jour.

Dans ce nouveau contexte, le Rdr qui est aujourd’hui à sa 23e année d’existence va donc à son IIIe congrès ordinaire pour non seulement redéfinir sa posture au regard de ce nouvel attelage institutionnel mais aussi se projeter et faire le diagnostic de ses acquis. En tant que formation politique faisant partie du Rhdp, le Rdr, grâce à cette coalition a accédé au pouvoir en 2010. Cela fait aujourd’hui près de 6 ans et demi que nous sommes aux affaires. Il est aussi bon de jeter un regard sur le Rdr lorsqu’il était dans l’opposition et le Rdr dans l’exercice du pouvoir pour mieux définir les perspectives.

Nous allons, au vu de nos objectifs et acquis, voir comment se définit le Rdr au sein du Rhdp. Il y a eu les pré-congrès, les militants se sont exprimés, ils nous ont fait part de leurs préoccupations. Pour nous, il est très important que le congrès soit une réponse à celles-ci. C’est un congrès de changement et de rupture avec les pratiques anciennes. C’est un Rdr nouveau qui se présente donc aux Ivoiriens pour une Côte d’Ivoire rassemblée.

Ce Rdr nouveau qui s’inscrit dans le Rhdp réunifié. C’est un Rdr qui, à l’intérieur du Rhdp, se veut le fer de lance, le rassembleur et qui veut aller au-delà du Rhdp et rassembler tous les Ivoiriens autour de l’offre politique et la dynamique de développement insufflée par le Président Alassane Ouattara depuis 2011. C’est ce Rdr nouveau, conquérant et fort de ses acquis et de ses perspectives qui va à ce congrès.

‘’Le Rdr nouveau pour une Côte d’Ivoire rassemblée’’. Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème?

Pendant 23 ans, au regard des textes, le Rdr a mené beaucoup de combats. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y aura dans ce congrès le Village du congrès qui est le devoir de mémoire. Pendant près de 15 ans, le Rdr avait deux éléments forts dans sa bataille. La quête permanente d’une Côte d’Ivoire indivisible, avec un refus de la catégorisation des Ivoiriens et la candidature du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, le contexte est différent. Nous sommes dans une alliance qui est le Rhdp.

Nous avons mené la bataille ensemble en tant que Rhdp. Nous avons conquis le pouvoir d’Etat. Nous gouvernons ensemble et nous devons continuer de construire ensemble. Sur cette base, le contexte n’est plus le même. Il nous faut aller au-delà du Rdr, rassembler les Ivoiriens grâce à notre offre politique. Le Rdr, au sortir de ce congrès, se veut rassembleur à travers les actions que ce parti va mener. C’est un Rdr qui ouvre les bras à tous les fils de notre beau pays.

Hormis les nouvelles dispositions annoncées, le congrès sera-t-il le lieu de parler de la présidentielle 2020 ?

Bien sûr, le Rdr parlera de la présidentielle 2020. Mais aussi du Rhdp en tant que groupement politique auquel nous appartenons. Nous faisons confiance au Président Alassane Ouattara et au Président Henri Konan Bédié. Je pense qu’au moment opportun, ils sauront donner la conduite à tenir.

Vous parlez du congrès du changement. Va-t-on assister à un changement en profondeur des structures de votre parti ? On parle aussi du probable retour du Président Ouattara à la tête des Républicains. Est-ce exact ?

Bien évidemment, il y aura des changements au niveau des structures du parti. Selon le contexte, on choisit des hommes pour atteindre l’objectif final. Pour ce qui est du retour du Président Ouattara à la tête des Républicains, il faut le dire, c’est un souhait des militants. Ils l’ont exprimé lors du pré-congrès. C’est vrai que la nouvelle Constitution permet au Président Ouattara de gérer une formation politique. Mais il ne faut pas perdre de vue que le Chef de l’Etat a été élu lors de la présidentielle de 2015 en tant que candidat Rhdp. C’est vrai qu’il est issu du Rdr, mais il a été élu sous la bannière du Rhdp.

Adama Bictogo est-il pressenti pour occuper le poste de secrétaire général du Rdr ?

Je suis un homme de mission et je suis candidat à toutes les missions que le Président Alassane Ouattara voudrait bien me confier, y compris le poste de Secrétaire général. Si le Président Ouattara estime qu’il doit me désigner, je ne pourrai pas me dérober. Je l’assumerai et je travaillerai en fonction des priorités du moment parce que je pense avoir la capacité d’être au service des militants. Je suis à la disposition du Président Ouattara pour toutes les missions qu’il voudra bien me confier.

L’on parle de plus en plus de pro et d’anti-Soro au sein du Rdr. Y a-t-il un problème Soro ?

Qui vous a dit qu’il y a des pro-Soro ou anti Soro au sein du Rdr ? Au Rdr il n’y a pas de cas Guillaume Soro. Nous organisons des petits déjeuner-débats et je peux vous dire qu’au cours de ces rencontres la langue de bois n’est pas de mise. En aucun moment, il n’a été question d’un cas Soro. Guillaume Soro n’a jamais été le sujet de nos rencontres que ce soit au Secrétariat général ou au Bureau politique. Guillaume Soro est député, Président de l’Assemblée nationale, issu des rangs du Rdr. C’est un congressiste. Je pense qu’il sera présent à ce congrès, qui se veut inclusif.

On entend des sons discordants au sein de l’alliance des houphouétistes. Y a-t-il un malaise au Rhdp ?

Il n’y a pas de malaise. Les propos discordants des lieutenants doivent s’interpréter comme des opinions personnelles qui n’engagent que ceux qui les tiennent. Ils peuvent être aussi interprétés comme une vitalité de la démocratie au sein de l’alliance. Mais ce qu’il faut retenir c’est que la question de la candidature en 2020 est réservée au Président Alassane Ouattara et au Président du Pdci-Rda, le Président Henri Konan Bédié. Ici, il faut retenir que le choix du candidat à la présidentielle de 2020 sera différent de la présidentielle précédente.

En 2015, il y avait un seul candidat à désigner. Mais pour 2020, compte de la nouvelle Constitution qui a intégré la notion de vice-Président élu sur un même ticket avec le Président, il va falloir désigner deux personnalités. Des ambitions peuvent s’afficher. Mais il revient au Président Ouattara et au président Henri Konan Bédié de répondre à cette préoccupation. Le Président Ouattara a indiqué que pour 2020 tous peuvent faire acte de candidatures, mais il a aussi insisté sur l’indispensable projet en commun qui est en train de se réaliser.

La Côte d’Ivoire doit reposer sur un Rhdp fort. C’est vrai dans cette coalition, il y a une lutte pour la préservation de l’identité de chaque formation politique. Le Pdci-Rda veut garder la sienne, le Rdr également. Vu sous cet angle chaque parti aura préservé son identité. Pour notre part c’est sur le socle du Rhdp unifié que l’on doit construire la Côte d’Ivoire. Ce socle est un gage de stabilité et de développement.

Vous dites qu’il n’y a pas de sons discordants. Mais pendant que le secrétaire général du Rdr parle d’unité, des cadres du parti affirment que Ouattara n’a signé aucun accord à Daoukro avec qui que ce soit. Comment l’expliquez-vous?

Qui engage le Rdr ? Au Rdr, le dernier mot revient au Président Alassane Ouattara et pour l’heure, aucune orientation nouvelle en dehors du Rhdp unifié n’a été notifié. Donc, tous les discours discordants n’engagent que leurs auteurs. Et, je peux vous assurer qu’Alassane Ouattara et le Président Henri Konan Bédié poseront des actes pour que le Rhdp soit une coalition unie et rassemblée. …Suite sur www.fratmat.info/