Côte d'Ivoire/interviews : Ibrahim KOUYATE s'affiche en politique "on ne peut pas faire du neuf avec les anciens"
Ancien
élève de l'école primaire publique de la RAN au plateau et du collège Notre
Dame d'Afrique de Biétry, lycée classique de Yamoussokro, brillant étudiant de la faculté de pharmacie dans les
années 90,directeur adjoint puis directeur exécutif d'une structure de
distribution de produits pharmaceutiques, actuel vice-président de l'Alliance
des Forces Démocratiques AFD, symbole d'une Cote d'Ivoire sans clivage ethnique
ni religieux il se prête volontiers à nos questions dans une interview
exclusive. Voudrais donc
Monsieur le vice-président
bonjour, dites-nous d'entrée de jeu quel sens accordez-vous à votre engagement
en politique ?
Bonjour,
je suis Ibrahim KOUYATE, pharmacien, vice-président de l'alliance des forces
démocratiques AFD.
Je
voudrais donc aujourd'hui faire part du sens de mon engagement politique pour
la Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui
nous sommes à un âge, il faut le dire nous sommes à la croisée des chemins pour
notre avenir.
A
cet âge-là je pense que nous avons beaucoup appris, appris des anciens, appris
de la vie.
Nous
sommes engagés au niveau professionnel, social.
Nous
avons su réaliser pour nous même, pour nos familles un parcours.
Et
nous pensons pour nous qui avons été de l'école du président HOUPHOUET BOIGNY
qu'il est temps pour nous d'apporter ce que le pays nous a donné.
Alors qu'est-ce qui
motive votre engagement politique, les raisons de votre engagement ?
L'avenir
du pays.
Que
nous réserve l'avenir ?
Aujourd'hui
quand nous regardons le spectre actuel de la gestion du pays et de la vie
sociale force est de constater que nous sommes dans le doute total et notre
avenir, l'avenir de nos enfants est en pointillé.
Notre
motivation première c'est l'avenir, c'est la jeunesse, c'est nos enfants.
Quel
pays allons-nous laissé à nos enfants ?
Et
nous pensons qu'il nous revient à nous à l'âge de gestion de prendre nos
responsabilités.
Alors lorsque l'on
jette un regard dans le rétroviseur de l'histoire politique de la cote d'ivoire
depuis 1960. L’on se rend à l'évidence que ce discours là on la déjà entendu ?
C'est
un discours qui est adapté mais peut-être pas mais qui devient de plus en plus
pesant et circonstanciel.
Depuis
60 jusqu'en 90, il faut le dire sous HOUPHOUET BOIGNY nous avons une visibilité.
Il
faut le dire nous avions eu une visibilité sur notre avenir.
Nous
savions qu'entrant au primaire au CP1 on pouvait devenir pharmacien, médecin
parce que il y avait tous un parcours qui avait été tracé et qui fonctionnait.
Aujourd'hui
quand vous prenez la Cote d'Ivoire depuis 20 ans, vous avez une jeunesse qui
est totalement désorientée qui ne sait plus trop ou mettre les pieds, qui voit
vraiment l'horizon trouble.
Mais
je pense que ce discours qui pouvait peut-être exister est d'autant plus
d'actualité, c'est vrai nous n’allons pas changer le monde mais nous pensons
qu'il est important pour des hommes consciencieux, pour des hommes qui ont vécu dans ce pays depuis 40 ans,
50 ans.
Nous
qui sommes resté longtemps dans notre pays force est de constater que les
choses se sont dégradées et peut-être se dégradent de plus en plus.
L’alliance des forces démocratiques
AFD c'est quoi exactement en terme de parti politique ?
L'AFD
c'est un parti politique né de la volonté d'un homme, maitre BALLO YACOUBA qui
est un ancien de la politique ivoirienne et qui a créé l’AFD en 2006.
Nous
avons plaisir de dire que l'AFD est né 60 ans après le PDCI, c'est à dire le 09
AVRIL 2006. Le PDCI est né le 09 AVRIL 1946 soit 60ans après. Il y a donc un
passage à témoin, il y a un cycle qui se ferme et il y a un autre qui doit
s'ouvrir avec l'AFD. La volonté de maitre BALLO YACOUBA était d'offrir aux
jeunes cadres de notre époque qui savent, qui ont envie d'apporter un temps
soit peu de leurs expériences à la gestion de leurs pays. Qui ont envie de
s'impliquer dans la vie politique de leur pays.
D'avoir
un outil politique qui leur permettent de s'exprimer en dehors des outils classiques,
je dirai en dehors des traditionnels partis que nous avons.
Sur
le principe très simple qu'on ne peut pas faire du neuf avec des anciens.
Essayons monsieur le vice-président
de situer sur le schéma politique ivoirien l'AFD ?
Nous
sommes un parti libéral de droit.
Nous
sommes dans un monde libéral et qu'il faut aider nos populations à s'épanouir,
ne pas leur donné le pain.
Mais
il faudrait leur donner plutôt la canne à pêcher afin que chacun puisse pêcher.
Apprendre
à pêcher est mieux qu'offrir du poisson. Au niveau du socialisme c'est autre
chose tout le monde à tous. Mais maintenant il faut créer des cadres de travail
adéquat, il faut créer des conditions pour que chacun puisse s'épanouir. L'AFD
est une structure neuve qui est restée en veilleuse pendant 10 ans.
En
veilleuse pour la simple raison que nous étions plus observateur de la vie
politique qu'acteur. Vous savez bien que depuis 2006 la Cote d'Ivoire a connu
des moments de turbulence. Je dirai même pas de turbulence mais de tempête
parce que la turbulence est encore plus
faible.
Nous
avons connu des moments de tempête et
quand il y a la tempête il faut savoir
plier l'échine et attendre l'heure du beau temps avant de se relever et
continuer la bataille.
Donc
l'AFD a décidé de plier l'échine pendant la tempête. Chez nous en Afrique on
dit quand deux éléphants se battent, il faut éviter de se mettre au milieu.
Donc
nous avons voulu prendre un peu de recul.
Aujourd'hui
la Cote d'Ivoire est sous le feu de l'actualité mondiale avec les évènements
que nous connaissons.
La
justice mondiale, la CPI quoique l'on dise c'est un évènement majeur pour nous
de voir un ancien président sous la justice mondiale.
Et
que nous pensons que les acteurs politiques actuels font preuve de beaucoup de
prudence dans leur approche.
Parce
que nulle n'est à l'abri de la justice mondiale. L'environnement politique
commence à s'assainir un peu et nous permet de nous exprimer, je dirai en toute
tranquillité en toute quiétude dans un environnement plus ou moins sécurisé par
l'ONUCI et par le monde puisque le monde nous observe.
Le
plus important c'est que nous avons repris toutes les structures du parti en
mettant en place le bureau des jeunes, le bureau des femmes et un comité
exécutif.
Ce n'est le nombre qui fait l’action, nous voulons des membres de qualité mais des membres engagés. Nous allons installer toutes les sections dans un avenir proche. A l'AFD nous sommes ouverts à tous.
Je vous remercie !
Entretien
réalisé par Placide GNAHOUET