Diffusion de film : « Les Enfants Fantômes » mis à l’honneur à l’Assemblée Nationale
Dans le cadre de la
lutte contre l’apatridie infantile, une séance de projection du film intitulé « Enfants
Fantômes : un défi pour l’Afrique » du réalisateur Clément ALLINE et
doublé d’une table ronde, a tenu lieu,
ce mercredi 02 mars 2019 à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire , sous l’œil avisé
des parlementaires et des principaux acteurs concernés par cet alarmant fléau social.
De cette enveloppante et troublante diffusion
cinématographique de 52 minutes de l’enquêteur , Dominique TCHIMBAKALA et
du réalisateur, Clément ALLINE, tournée au Sénégal , au Mali et au
Burkina Faso, on retient que les enfants fantômes sont ces enfants vivants, mais qui n’existent pas
sur le plan juridique et administratif. En Afrique de l’ouest et centrale, l’UNICEF
estime à plus de 45 millions, soit entre 20 % et 30 % le nombre d’enfants
âgés de moins de 5 ans non enregistrés à l’état civil et plus de 230 millions d’enfants
à travers le monde , en raison notamment d’un manque de structures
administratives ou de l’absence des pères, obligés de s’éloigner du foyer pour
travailler.
Du fait que sans état
civil, il est souvent impossible de poursuivre une scolarité normale, cela
pousse ces enfants et mêmes les plus brillants à abandonner leurs études au
profit de la rue pour les garçons ou le travail domestique pour les filles d’à
peine une dizaine d’années. Alors , ils ne sont point reconnus dans les
statistiques administratives et démographiques de l’Etat et ne peuvent point
jouir de leur droit en tant que citoyens libres.
Selon Eric BAZIN, Fondateur de Land of African Business, initiateur de cette de cette séance de projection et modérateur de la table ronde, s’exprimant en ces mots, « Ce fléau n’est pas impossible à combattre. J’ai fait un rêve, c’est que tous ces jeunes ivoiriens qui sont invisibles se mettent à entonner et à chanter l’hymne national ivoirien comme ces petits sénégalais… ça fait cinq fois que je vois ce film et ça fait cinq fois que je suis bouleversé à la vue de ces enfants.», a-t-il confié.
Il a ainsi évoqué son
émoi, doublé d’un optimisme et de sa foi en des lendemains meilleurs dans le règlement
de la situation de ses enfants dits invisibles ou fantômes en Côte d’Ivoire en
particulier et en Afrique en général.
Pour sa part, la ministre, Euphrasie YAO, présidente du
compendium des femmes, a traduit son indignation face à la situation desdits
enfants et sa ferme volonté par le biais
de son association , en pesant de tout leur poids pour amener toutes les
instances étatiques compétentes afin de trouver les voies et moyens d’éradication
dudit problème. Ainsi a-t-elle dit qu’il faudra procéder par des étapes que
sont « la conscientisation, la décision et la participation ».
Bien avant, Dogbo Lobo Miss Belmonde , secrétaire d’état
auprès du ministre de la femme , chargée de l’autonomisation de la femme, a en
effet évoqué toutes les mesures administratives et efforts consentis par l’Etat ivoirien afin
de pallier au mieux possible la non existence juridique et administrative de ces
milliers d’enfants sans identité en CI.
Pour sa part, le représentant du PAN Amadou Soumahoro, le
député Abdoulaye SIDIBE, a présenté les textes et lois adoptés par l’ensemble
des parlementaires ivoiriens en faveur des enfants non identifiés par l’Etat,
dits « enfants invisibles ».
C. Debank