Le Nigeria se débarrasse de 50 000 « fonctionnaires fantômes »
Le gouvernement nigérian a « débarrassé » la fonction publique de 50 000
« travailleurs fantômes », ce qui lui a permis d'économiser près de 630
millions d'euros dans le cadre de la lutte contre la corruption, a annoncé ce
mardi la présidence.
« La masse salariale du gouvernement fédéral a été débarrassée de 50 000
travailleurs fantômes, permettant d’économiser la somme gigantesque de 200
milliards de nairas (soit 627,8 millions d’euros) »a écrit le porte-parole de
la présidence, Garba Shehu, dans un communiqué publié mardi 27 décembre ainsi
que sur son compte Twitter.
Purge dans les finances publiques
13 milliards de nairas ont ainsi été économisés sur les salaires payés de
février à décembre 2016, tandis que l’audit des retraites a permis de récupérer
1,1 milliard de nairas par mois sur la même période, a-t-il précisé.
Garba Shehu a également affirmé que 11 suspects avaient été traduits
devant la Commission pour les crimes économiques et financiers (EFCC).
« Le programme phare de l’administration Muhammadu Buhari pour
débarrasser le système de la fraude et instiller la bonne gouvernance est en
cours », a ajouté le porte-parole. Le gouvernement a entrepris une vérification
continue des salaires dans la fonction publique.
En février dernier, le ministère des Finances avait annoncé la radiation
de ses listes de plus de 20 000 salariés fantômes, puis de 17 000 autres en
avril, portant alors le nombre d’emplois fictifs recensés grimpait à plus de 37
000.
Ibrahim Magu, le président de la Commission de lutte contre les crimes
financiers et économiques (EFCC) avait alors indiqué que ce chiffre pouvait
augmenter avec la poursuite de l’enquête qui s’inscrit dans l’offensive
anti-corruption lancée par le président Muhammadu Buhari.
Lutte anti-corruption orientée ?
Élu en 2015, le président nigérian a fait de la lutte contre la
corruption endémique au Nigeria son principal cheval de bataille, accusant
l’administration de l’ex-président Goodluck Jonathan d’avoir pillé les caisses
de l’État.
Des dizaines d’anciens barons proches du pouvoir, dont des ministres et
des juges haut placés, ont été accusés de corruption ou de blanchiment d’argent
et doivent aujourd’hui en répondre devant les tribunaux.
Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer cette répression,
affirmant qu’elle se fait au détriment de l’économie du pays et vise uniquement
les proches de l’ancien gouvernement.