François Fillon inculpé de détournement de fonds publics
Le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, a été
inculpé mardi par la justice française, notamment pour détournement de fonds
publics, dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et ses
enfants, a annoncé à l'AFP son avocat.
La convocation chez les juges est survenue avec 24 heures d'avance sur la
date qu'il avait lui-même annoncée publiquement. "La mise en examen est
intervenue ce matin. L'audition a été avancée pour qu'elle se déroule dans des
conditions de sérénité", a ajouté Me Antonin Levy.
François Fillon a été inculpé notamment de "détournement de fonds
publics", "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et
"manquement aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la
transparence de la vie publique", a confirmé à l'AFP une source
judiciaire.
François Fillon, 63 ans, s'était dit ces derniers jours déterminé à aller
"jusqu'au bout" de sa campagne, même en cas d'inculpation. Il est le
premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids
d'une inculpation sur les épaules.
Lors d'une intervention devant des chasseurs mardi en début d'après midi,
le candidat n'a rien laissé paraître, se contentant d'évoquer ironiquement une
campagne "où les balles volent bas".
L'enquête ouverte par la justice concerne notamment les centaines de
milliers d'euros de salaires versés sur des deniers publics, à sa femme et deux
de ses enfants pour des emplois d'assistants parlementaires. Son épouse
Penelope, 62 ans, est convoquée chez les juges le 28 mars.
Dernier épisode d'un feuilleton qui a polarisé la campagne électorale, le
Journal du Dimanche a révélé que ses factures de plusieurs milliers d'euros
chez un tailleur de luxe parisien avaient été réglées par un homme d'affaires à
l'identité non révélée.
Le candidat conservateur, qui se dit victime d'une "chasse à
l'homme", peine à recentrer sa campagne sur les questions politiques,
après une succession d'allégations qui ont vu son équipe laminée par les
désertions et sa chute dans les sondages, à moins de six semaines du premier
tour de la présidentielle.
Ancien favori, François Fillon apparaît désormais distancé par la
candidate d'extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ancien ministre du
président socialiste François Hollande, repositionné au centre.
AFP