Six militaires tués dans une attaque de Boko Haram au Cameroun

Six militaires camerounais ont été tués lundi soir lors d'une attaque
menée par des jihadistes nigérians de Boko Haram contre une position de l'armée
sur l'île de Darak, sur le lac Tchad, a-t-on appris mardi de source militaire.
"Boko Haram a attaqué vers 22H00 (21H00 GMT) un poste de la Force
multinationale mixte (FMM, force régionale) sur l'île de Darak" dans la
région de l'Extrême-Nord, a indiqué l'AFP sous couvert d'anonymat un
responsable militaire engagé dans la lutte contre les islamistes nigérians, en
ajoutant que six militaires - "un officier, un sous-officier et quatre
soldats" - avaient été tués.
L'information a été confirmée par d'autres sources sécuritaires jointes
dans la région par l'AFP. "En plus des militaires, un membre du comité de
vigilance de Darak a été tué", a précisé une de ces sources.
Les "comités de vigilance", créés par les autorités pour lutter
contre les attaques de Boko Haram, sont constitués de civils chargés d'alerter
l'armée de toute infiltration de membres présumés de Boko Haram, groupe qui a
rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI).
Depuis 2014, l'armée camerounaise est en guerre contre Boko Haram dans la
région de l'Extrême-Nord. Le premier secteur de la FMM - regroupant des
contingents du Cameroun, du Tchad, du Nigeria, du Niger et du Bénin - est
établi dans cette région, avec un quartier général à Mora.
La région est confrontée à une série d'attentats-suicides depuis juillet
2015, ces attaques étant attribuées à Boko Haram.
Toujours lundi soir, une jeune kamikaze qui tentait de s'introduire dans
la ville de Kolofata, frontalière du Nigeria, pour s'y faire exploser a été
abattue par l'armée alors que la moto qui la transportait venait de forcer un
barrage militaire, selon le responsable militaire.
De même source, les soldats du Bataillon d'intervention rapide (BIR,
unité d'élite de l'armée camerounaise), en première ligne dans la lutte contre
Boko Haram, ont ensuite désamorcé l'explosif qu'elle portait sur elle.
Face aux offensives des pays de la région, les jihadistes ont perdu
nombre des territoires dont ils avaient pris le contrôle dans le nord-est du
Nigeria, mais ils continuent de mener des attaques meurtrières autour du lac
Tchad.
L'insurrection islamiste et sa répression par l'armée et les services de
sécurité nigérians ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés
depuis 2009.
Avec AFP