Côte d’Ivoire/Fête de ramadan : Les « enfants-militaires » assaillent la ville de Bouaké
La célébration de la fête de l’Aid el Fitr, qui marque la fin du jeûne
musulman, a eu une saveur particulière dans la capitale de la région de Gbêkê.
Lors de la célébration de cette fête, le 25 juin 2017 dernier, la commune
de Bouaké, épicentre des dernières contestations militaires, avait été envahie
par une flopée d’enfants vêtus aux couleurs de treillis militaires, tissus qui
bondent nos marchés urbains et ruraux.
A 15 h GMT, superbement braillés, ces « nouveaux militaires » en
provenance des quartiers de Bouaké : Koko, Dar-es Salam, Djambourou, Sokoura,
Zone…, ont pris d’assaut tous les contours et pourtours de la ville.
Certains mêmes se donnaient des attributs, titres ou grades de l’armée
tels « Général Ouattara, Commandant
Koné, Capitaine Soumahoro…, ou encore élément Mory…».
Jonchant les rues, en masse, ces « enfants-militaires » étaient
perceptibles à toute levée de regard, faisant du porte à porte pour faire le «
Sambè-Sambè » afin d’escompter ou engranger quelques piécettes d’argent
susceptibles de satisfaire leurs besoins immédiats.
Après une quête fructueuse, les plus fêtards à 4, 5 ou 6 sur les
taximotos, dans des taxis communautaires, ou encore dans des tricycles,
lancèrent le cap sur le centre-ville, le quartier Commerce, lieu du show par
excellence de ladite ville.
Cette quête effrénée et assoiffée du pécule n’était-il pas une façon pour
ces enfants de Bouaké de réclamer aussi leur « 12 millions » auprès des
populations ? Vague interrogation !
Cet amour fou de la couleur de treillis, n’est-il pas un présage ? Parce
que, dit-on, les enfants voient toujours certaines choses venir à
l’horizon…
Vraiment, le spectre des 12 millions des militaires hante encore la
capitale de la paix.
Makan HEMA
Correspondant Régional