Tchad: l'appel à une journée "ville morte" contrarié par la grève des fonctionnaires

Une journée ville morte a eu peu d'impact à N'Djamena.
L'appel à une journée ville
morte mardi lancé par une coalition de partis d'opposition contre le régime du
président tchadien Idriss Déby Itno a eu peu d'impact à N'Djamena, où les
fonctionnaires sont en grève pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires,
a constaté l'AFP.
Confronté à un effondrement
de ses recettes du fait de la baisse des cours du pétrole, le gouvernement
tchadien a de surcroît annoncé lundi, à la veille du mouvement, le déblocage
d'un mois de salaire pour les agents publics qui se pressaient devant les
banques, qui étaient ouvertes, comme les entreprises privées.
"La ville est déjà
morte depuis longtemps. Je suis ici comme les autres collègues pour chercher
mon salaire d'un mois", a indiqué à l'AFP Issa Brahim, fonctionnaire, à
l'entrée d'une banque.
"Même si l'opposition
appelle à une ville morte, nous, nous sommes obligés de sortir pour aller
chercher de quoi faire à manger", a commenté de son côté Thérèse Ali,
enseignante.
La circulation des taxis
était normale mardi à la mi-journée. Du fait de la grève des fonctionnaires,
les établissements scolaires étaient fermés et les hôpitaux assuraient un
service minimum.
Le Front de l’opposition
nouvelle pour l’alternance et le changement (Fonac, coalition de partis
d'opposition), soutenu par des mouvements de la "société civile",
avait appelé à une journée ville morte" contre la politique du chef de
l'Etat, dont il conteste la réélection en avril à un cinquième quinquennat.
Allié des Occidentaux contre
les jihadistes dans le Sahel, le Tchad risque de perdre 45% de ses recettes en
2016 en raison des menaces sécuritaires et de la chute des prix du pétrole,
selon le gouvernement.