Côte d’Ivoire/Promotion des langues africaines : 92 chercheurs réunis à l’université de Bouaké pour faire valoir les langues africaines
La
3ème édition du colloque ABILANG : Atelier d’Abidjan pour les
Langues Négro-Africaines et la Grammaire Générative, s’est tenue les 08 et 09
août 2018 à l’amphi C du campus 2 de l’université Alassane Ouattara de Bouaké.
C’est
92 chercheurs et doctorants en provenance des Etats-Unis, Burkina Faso, Bénin,
Nigéria et de la Côte d’Ivoire, qui ont fait montre de leur savoirs
linguistiques à travers des exposés planchant autour de la thématique:
« Structure du nom, du syntagme nominal et de la phrase dans les langues
Volta-Congo (Gur, Kru, Kwa et Mandé) : Aspects génétique et
typologique ».
C’est
dans un amphithéâtre bondés d’étudiants, férules de la linguistique qui ont
assisté à ce colloque initié par le professeur, Joseph Bogny Yapo, par ailleurs
directeur de l’ABILANG.
Pour
ce spécialiste des langues africaines, ABILANG est un projet de recherche dont
l’objectif est de décrire et instrumentaliser les langues négro-africaines afin
qu’elles assument leur rôle en tant que ressources pour le développement des
économies africaines.
« Les
populations doivent comprendre que les langues africaines sont les seuls moyens
dont elles disposent pour leur développement véritable aux plans économique,
socio-politique » a indiqué le linguiste.
A
l’en croire, le directeur scientifique, le rôle d’une langue est de transmettre
des connaissances à travers la communication au quotidien. Ce qui permettra aux
africains de transformer leur environnement afin de s’intégrer au concert des
nations.
Heath
Jeffrey, professeur de linguistique générale à l’université de Michigan aux
Etats-Unis, dans sa conférence relative à la « Génétique et typologie dans
la Boucle et le Delta du Niger », a montré le lien génétique des langues
du Niger-Congo à savoir les langues berbère, peul, dogon, mandé.
Pour
lui, les langues doivent participer au développement d’une nation, mais il faut
toutefois un engagement et une implication des politiques.
« La
langue représente l’arbre des peuples. Sans langues nous ne sommes rien. La
langue c’est ce qui fait que nous sommes » a signifié le professeur
Kossonou Kouabénan Théodore, maitre de conférences en sciences du langage à
l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody.
Les
attentes de ce colloque ABILANG 2018 sont entre autres, la sensibilisation des
acteurs économiques à l’usage partiel ou systématique des langues nationales au
sein de leurs entreprises ; l’élaboration de manuels didactiques, de
grammaires pédagogiques et de dictionnaires ; permettre aussi aux
institutions étatiques à embaucher des diplômés en langues nationales.
Makan
HEMA
Correspondant
Régional