France-Afrique : à l’Élysée, François Hollande soigne son héritage africain
En moins de deux semaines, du 31 mars au 14 avril, François Hollande a
reçu (et va recevoir) quatre présidents ouest-africains − le Nigérien Mahamadou
Issoufou, le Guinéen Alpha Condé, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et le
Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré −pour ce qui ressemble à un testament
africain.
Alors que le premier tour de la présidentielle française se tiendra le 23
avril prochain, François Hollande vit ses derniers jours à l’Élysée. Et, en ces
dernières heures présidentielles, le chef de l’État a choisi de mettre l’accent
sur l’Afrique ; plus particulièrement sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, où
il a étrenné son costume de chef de guerre en 2012, alors que l’armée française
débarquait au nord du Mali.
Il a d’abord reçu à déjeuner le président nigérien Mahamadou Issoufou, le
31 mars dernier. En présence, notamment, des ministres de la Défense, Kalla
Moutari, et de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, il avait abordé la situation
sécuritaire dans le Sahel et la coopération avec l’opération Barkhane en
matière de renseignement, que Niamey espère voir renforcée.
Priorité au G5 Sahel
Il doit faire de même le mercredi 12 avril avec son homologue mauritanien
Mohamed Ould Abdelaziz, personnellement invité par l’Élysée en cette fin de
mandat. Nouakchott accueille en effet la base du G5 Sahel, l’organe regroupant
la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad et chargé de
gérer la réponse ouest-africaine aux attaques jihadistes dans la région.
Enfin, deux jours plus tard, le vendredi 14 avril, même programme avec le
Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, lui aussi de plus en plus impliqué dans
la lutte contre les jihadistes, et en premier lieu contre Ibrahim Dicko. Alors
que les relations se sont récemment tendues avec le Tchad, l’Élysée semble en
cette fin de mandat vouloir s’appuyer sur le Niger, la Mauritanie, le Tchad et
le Mali.
Seul chef d’État non-sahélien reçu par François Hollande : Alpha Condé,
ce mardi 11 avril. Mais le Guinéen, s’il n’est pas membre du G5, n’en est pas
moins incontournable. Il a été élu à la tête de l’Union africaine fin janvier,
en remplacement du Tchadien Idriss Déby Itno et hérite de la situation
sécuritaire au Sahel. De plus, le Français et son homologue de Conakry se
connaissent particulièrement bien : l’amitié qui les lie date de plusieurs
décennies, alors que les deux hommes se croisaient déjà dans les cercles
socialistes de Paris.
Un héritage africain pour François
Hollande
L’enjeu de cette dernière ligne droite africaine pour François Hollande
est immense : convaincre les observateurs qu’il laisse derrière lui un Sahel
mieux sécurisé, pour les Africains et par les Africains. Il espère pour cela
laisser derrière lui une politique sécuritaire sahélienne en ordre de marche
et, surtout, davantage pilotée depuis les capitales ouest-africaines. …Suite sur www.jeuneafrique.com