Insécurité à Kombolokoro : les habitants sous la menace permanente des orpailleurs clandestins
L’orpaillage clandestin est un phénomène
désormais ancré dans les régions de la Côte d’Ivoire. La ville de Korhogo, dans
le nord du pays n’est pas épargnée. Les habitants du village de Kombolokoro, a
plus de 40 km de la capitale du Poro axe (Korhogo-Boundiali), vivent depuis
plus d’une année sous la menace permanente des orpailleurs clandestins. Et ce, à
cause de leur opposition à ce phénomène illégale sur leurs terres.
L’ORPAILLAGE
DETRUIT LA TERRE ET L’APPAUVRIT
Ce vendredi 20 septembre 2024,
dans de cette bourgade de près 700 habitants, le chef intérimaire, du village
Soro Navaran Jérémie fait le récit des tractations auxquelles ils sont
victimes. « Lorsque nous avons appris que les orpailleurs venaient
s'installer dans notre village, nous avions toute suite convoquée une réunion
d'urgence des habitants. Et à la suite nous nous sommes entendus pour dire que
nous ne voulons point d'orpailleurs sur nos terres. Car la seule activité que
nous savons faire c'est de cultiver la terre. Nous ne voulons pas que nos
terres soient exploitées, car nous la préservons pour les futures générations »,
a indiqué chef Soro. Tout en signifiant que « l'orpaillage détruit la
terre et l’appauvrit en ne laissant rien comme moyen de subsistance agricole ».
Le chef de terre du village de
Kolomborokoro, Yéo Gonan, s’oppose fermement à toute action visant à appauvrir
ses terres qui depuis des générations ont été préservées de toute forme
d'exploitation illégale au détriment de ses concitoyens. Pour ce faire dit-il
« des courriers ont été envoyés depuis plus d'une année aux autorités
préfectorales et le commandant de brigade de la localité afin d'intervenir et
régler cette situation déplorable à laquelle les villageois sont confrontés ».
Il poursuit « S'il doit avoir une exploitation de nos terres, cela doit se
faire de façon légale tout en respectant les normes administratives dans ce
sens avec notre accord ».
Il craint que si rien n'est fait
pour arranger la situation, l'on puisse assister à des conséquences encore plus
déplorables. Car, tout le village vit sous une tension permanente que personne
n'a souhaitée voir, a-t-il déploré. Alors « nous lançons un appel pressant
aux autorités compétentes pour que la paix, la cohésion et le bon vivre
reviennent comme par le passé », a-t-il souhaité de tout cœur.
MENACES
PERMANENTES DES ORPAILLEURS
Selon les propos de Yéo Nomogo
David, nouveau Président des jeunes du village « c'est l'ex-président de
la jeunesse du village qui à notre grande surprise a envoyé ces orpailleurs
chez nous. Ces derniers nous ont fait savoir qu'ils avaient tous les droits
dans ce village pour extraire l'or. Allant même jusqu'à nous menacer d'extraire
l'or même sous nos lits si cela était nécessaire ». A la suite de cet avertissement, précise-t-il,
« Ces derniers ont commencé à mettre à exécution leurs menaces pour
dissuader toutes les personnes qui s'opposent à eux. Aussi, les orpailleurs
nous ont fait savoir que c'est nous qui serons mis aux arrêts par les autorités
si nous nous opposons à leur projet d'exploitation ».
C'est pourquoi « nous
lançons un appel pressant aux autorités compétentes afin de nous venir en aide
et mettre fin à toutes ces menaces et crimes contre les fils du village de
Kombolokoro », a indiqué le président des jeunes de Kombolokoro.
Le président de la jeunesse du
village a également signifié que les menaces à leur endroit, ont été
matérialisées. Il en veut pour preuve la mort Soro Nerguedin Désiré, jeune
frère du Président de la mutuelle du village. A l’en croire le corps sans vie
de ce jeune homme de 25 ans a été retrouvé. En effet, il s'était rendu au champ
pour une récolte de maïs pour la pitance quotidienne de la famille, a-t-il
rapporté avant d’indiquer qu’il a lui-même été « menacé de mort ».
Ne se sentant plus en sécurité
sur leur terre, il dit laissé le soin aux autorités compétentes de régler ce
problème. Cet état défait impact énormément selon ses propos les récoltes en
cours. « Nous ne pouvons plus nous rendre au champ pour les récoltes du
riz , du maïs et autres vu que c'est la période , au risque de se faire abattre »,
a-t-il déploré.
LES POPULATIONS DEMANDENT
DE L’AIDE AUX AUTORITÉS
Face aux menaces et agressions de
ces orpailleurs, Soro Issouf
porte-parole de la jeunesse de Kombolokoro souligne que des courriers ont été
envoyés aux autorités de la localité.
Pour clore ses propos, M. Soro a
lancé un appel à l’aide aux autorités pour prendre en main cette affaire afin
que tout rentre dans l'ordre et que les populations regagnent le chemin du champ.
DÉNONCIATION DE
FAUSSE AUTORISATION
A en croire M. Soro, les
orpailleurs dirigés par leur chef Traoré Dramane brandissent des documents
qu'ils prétendent avoir obtenu des autorités locales, alors qu'il n'ait eu
aucun accord préalable avec les chefs terriens du village. En plus ces
documents dont l'authenticité semble de nature douteuse seraient selon notre
interlocuteur celui d'un autre village voisin dans lequel, les orpailleurs
auraient quitus d'exploitation. Mais se rendant compte que les terres voisines
(celles de Kombolokoro) semblent plus prospères en métaux précieux, ils ont
décidé de procéder à son exploitation contre le gré de la population et des
anciens, accompagnés dans cette besogne par certains fils du village dont Yéo
Yarguoin, fils de l'ancien chef du Village et son acolyte Yéo Dramane, a-t-il précisé.
DÉNONCIATION
D'ARRESTATION
Aussi selon les dires du
porte-parole de la jeunesse trois élèves et un aide maçon ont été mis aux
arrêts alors qu’ils rentraient à la maison. « Pendant que des jeunes
élèves innocents sont interpellés les présumés coupables sont en toute liberté
et continuent à sévir et à intimider », a expliqué le porte-parole de la
jeunesse Soro Issouf.
Pendant nos enquêtes, dans le
souci de l'équilibre de l'information entre les plaignants et les mis en cause,
nous avons tenté de prendre les avis de la partie indexée. Malheureusement nos
efforts, d'avoir l'avis des mis en cause, concernant toutes les accusations
portées à leur endroit, mais nous n'avons pu trouver un interlocuteur pour des
éclaircissements sur cette affaire délicate qui a endeuillée des familles. Les
concernés se sont tout simplement mis en retrait refusant toute déclarations.
Dans l’après-midi de la même
journée, les élèves ont été relâché et invité à se présenter à l‘audience
correctionnelle du Tribunal de première instance de Korhogo le 22 octobre 2024
pour y être jugé. Nous restons disponible pour d'éventuel réactions de personnes citées.
L’alchimiste