Côte d’Ivoire: une manifestation d’étudiants paralyse l’université d’Abidjan
Abidjan - Une manifestation d’étudiants a éclaté jeudi à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, au lendemain de l’arrestation d’un leader syndical, paralysant les cours dans la plus importante institution du pays.
"Il n’y a pas de
cours à l’université. Nous déplorons les brutalités policières suivies
d’arrestations", a expliqué à l’AFP, un étudiant ayant requis l’anonymat.
Les forces de l’ordre
fortement déployées ont dispersé des regroupements d’étudiants qui tentaient de
se mobiliser.
Les incidents entre
étudiants et policiers ont débuté mercredi sur le campus d’Abidjan, alors que
les étudiants sont en grève depuis lundi pour protester contre une décision
d’évacuer les résidences universitaires, dont la rénovation permettra
d’accueillir les athlètes des Jeux de la Francophonie en 2017.
Dans la nuit de
mercredi à jeudi, de violents affrontements ont opposé des étudiants aux
policiers qui tentaient de disperser un meeting, ont rapporté plusieurs
témoins.
"Les policiers
ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser un meeting de la Fesci (Fédération
estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) vers 21 heures. Les étudiants ont réagi
par des jets de pierres. Les affrontements ont duré jusqu’à minuit lorsque les
policiers se sont retirés", a expliqué Alain Kouakou, un étudiant.
"Les étudiants
ont saccagé des locaux administratifs", a raconté un autre étudiant sous
couvert d’anonymat.
La situation sur le
campus d’Abidjan a également dégénéré après l’annonce de l’arrestation du
responsable de la Fesci, puissant syndicat, à l’origine des manifestations.
"Au moins 50
étudiants dont Assi Fulgence, le secrétaire général national de la Fesci, ont
été interpellés entre lundi et mercredi" a déclaré à l’AFP, René Sébastien
Ladji, responsable adjoint du syndicat étudiant.
Les autorités
policières n’étaient pas joignables pour confirmer cette information, rapportée
néanmoins par la presse locale.
"Nous sommes en
grève depuis lundi pour protester contre une décision d’évacuer maintenant les
résidences universitaires en vue des travaux pour accueillir les athlètes des
Jeux de la Francophonie" prévus en 2017 a expliqué M. Ladji.
"Il y a des cités
qui ont été restaurées et qui sont vides à ce jour. Pourquoi ne pas loger les
athlètes là bas?", a-t-il ajouté, déplorant la décision des autorités
"de jeter des étudiants dans la rue".
Créée en 1990 à
l’avènement du multipartisme, la Fesci est vue parfois comme une milice par ses
plus farouches détracteurs.
eak-ck/pgf/jl
Source : AFP |
Jeudi 14 mars 2016