Investissements directs étrangers en Côte d’Ivoire: le poids des opérateurs marocains , burkinabé et libanais
Le Burkina Faso était le 4e investisseur direct étranger en Côte d'Ivoire en 2017, derrière le Liban, la France et le Royaume du Maroc. Informations récemment par le Premier ministre Burkinabé, Paul Tieba Kaba. C’était à l'occasion du premier Forum économique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, en marge de la 7ème conférence du Traité d'amitié et de coopération Côte d'Ivoire-Burkina Faso (Tac). Qui a eu lieu récemment à Yamoussoukro. Selon le Chef du gouvernement du Faso, Selon le Premier ministre burkinabè, « le volume des échanges commerciaux, dont un important volet agricole, entre les deux pays a été de 250 milliards Fcfa en 2016 ( …) les échanges devraient s'amplifier » Les échanges commerciaux entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont progressé de 25% entre 2013 et 2017 pour atteindre 319,741 milliards deFcfa. Mais quels sont les secteurs d’activités où opèrent les entreprises burkinabés en Côte d’Ivoire ? Sans entrer dans les détails, il convient de préciser qu’elles sont bien présentes dans les Bâtiment et travaux publics(Btp) à travers le Groupe Ebomaf( Etablissement Bonkoungou Mahamadou et frère( Ebomaf) qui travaille sur de grands chantiers de l’Etat de Côte d’Ivoire dans le nord du pays dans la construction d’infrastructures routières et dans le sud-ouest ivoirien notamment au niveau de la réhabilitation et l’extension de l’aérodrome de San Pedro. Ajoutons que ce groupe a reçu récemment, un prêt de 179,7 milliards de Fcfa par la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), garantie de la République de Côte d’Ivoire en vue de la construction de 224 kilomètres d’infrastructures routières. Aussi un autre groupe d’intérêts burkinabé est en train de s’offrir la plus grande cimenterie de la Côte d’Ivoire : Il s’agit du groupe du groupe Kanis International de Inoussa Kanazoé. D’après les informations obtenues par Jeune Afrique, « cette future usine de broyage de ciment est située dans la zone portuaire d’Abidjan, sera la plus grande cimenterie du pays devrait avoir une capacité annuelle de 4 millions de tonnes et nécessiterait un investissement d’au moins 35 milliards de Fcfa » Notons qu’annuellement, le transfert vers le Burkina Faso, des agents économiques opérant dans sur les filières agricoles et personnels de maison se chiffre en moyenne à plus de 50 milliards de Fcfa.
Les investissements marocains, français et libanais
Les données du Centre d’étude et de promotion des investissements en Côte d’Ivoire,( Cepici) indique que le Maroc était dans le top 3 des investisseurs privés en Côte d'Ivoire: « sur une période de cinq ans environ 205,314 milliards Fcfa »Ce courant d’affaires se traduit aussi par l’intérêt des entreprises marocaines de s’implanter en Côte d'Ivoire. Interrogée sur cette performance, l’Ambassadeur du Maroc en Côte d'Ivoire, Abdelmalek Kettani, qui se félicite de ce positionnement, soutenu par les accords économiques et bilatéraux signés entre les deux pays lors des visites en 2013 et 2015 de Sa Majesté Mohammed VI à Abidjan. Des flux d’investissements drainés par le Royaume chérifien avaient positionné le Maroc comme le principal investisseur étranger de la Côte d’Ivoire avec 22% des investissements agrée par le code des investissements en 2015, devant la France (16%) et le Nigeria, deux gros partenaires économiques du pays. Les entreprises marocaines installées en Côte d'Ivoire opèrent dans plusieurs secteurs d’activités, entre autres, les Btp, première cible des capitaux investis avec les nouvelles technologies de l’information, l’agro-industrie, le commerce, et l’industrie pharmaceutique.
Quid des investissements libanais ?
À la fin de la crise postélectorale, en 2011, les ressortissants libanais détenaient selon leurs dires 40 % de l’économie nationale. Ils sont absolument incontournables dans divers secteurs économiques :De la grande distribution, en passant par ceux de l’ameublement et de l’équipement, à ceux de l’outillage et des matériaux de construction de l’agroalimentaire les opérateurs économiques du pays du cèdre sont très actifs en Côte d’Ivoire. Il en va de même dans le commerce du cacao et du bois, mais aussi dans la petite et moyenne industrie D’après la Chambre de commerce et d’industrie libanaise en Côte d’Ivoire(Ccilci), « les Libanais posséderaient entre 50 % et 60 % de la valeur du parc de la capitale économique, à Marcory, parfois appelée « little Beyrouth », à Yopougon, mais aussi à Adjamé et à Treichville, où beaucoup avaient à l’origine posé leurs valises » Précision de taille , les investisseurs ivoiro-libanais représentent ainsi 8 % des Investissements directs étrangers,( Ide) enregistrés en 2016 par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire( Cepici). En 2016, d’une façon générale, selon les chiffres rendus public par Emmanuel Essis Esmel, alors Directeur général du Cepici, 672 milliards de Fcfa d’agréments d’investissements ont été délivrés. En 2015, ce chiffre s’était établi à 669,7 milliards de Fcfa, loin de l’objectif que se fixait le centre, à 900 milliards de Fcfa d’investissements agréés en 2016.La France, en 2016, avec deux gros investissements privés qui n’ont pas été détaillés, totalise 12% du total des agréments, soit 80,6 milliards de Fcfa. Le Nigeria arrive en deuxième position avec 10% du total soit, 67,2 milliards de Fcfa, entre autres grâce aux investissements que le magnat nigérian Aliko Dangote a annoncés dans une cimenterie à Abidjan. Un projet qui tarde à se concrétiser. La Grande-Bretagne est classée troisième avec 9% environ et 60,5 milliards de Fcfa. Puis viennent le Liban, l’Île Maurice et le Maroc, qui n’arrive qu’en sixième position avec 6%, tout comme le Togo, pour environ 43,3 milliards de Fcfa pour chacun de ces deux pays. Dans le flux global des investissements enregistrés en 2016, 53,8% ont une origine africaine, contre 30% pour l’Europe, et 14% pour l’Asie.
Bamba Mafoumgbé