Le gouvernement ivoirien fait le point sur le remboursement des victimes des sociétés d’agrobusiness
À l'occasion du conseil des ministres du mercredi 2 août, le gouvernement
ivoirien a fait le point sur l'avancement, au 31 juillet, du remboursement des
souscripteurs des sociétés dites d'agrobusiness. Celles-ci sont accusées
d'avoir organisé une vaste escroquerie, basée sur un schéma de Ponzi.
Suite au conseil des ministres du mercredi 2 août, le gouvernement
ivoirien a annoncé que 16 925 souscripteurs avaient déjà été enrôlés par les
banques, pour un montant de 13 396 462 294 francs CFA. 23,24% des souscripteurs
ont été selon lui remboursés, à hauteur de 47% du montant qu’ils avaient
investi, soit un total de 10 947 937 881 francs CFA.
Le Conseil des ministres précise que le processus de remboursement des
souscripteurs « se poursuit avec le traitement par l’Administrateur Séquestre,
des réclamations et des dossiers des retardataires ». Les listes définitives
seront arrêtées et mises en ligne d’après lui le 24 août 2017 « au plus tard ».
Six gérants de sociétés d’agrobusiness écroués
L’opération concerne, selon les ministres, 48 296 souscripteurs, qui ont
investi 100 588 274 429 francs CFA. Les ressources disponibles pour le
remboursement s’élèvent à 24 558 657 128 francs CFA. Le Conseil des ministres
précise que 1 150 000 000 francs CFA de ressources additionnelles ont été
mobilisées et consignées dans un compte séquestre.
Par ailleurs, le doyen des juges d’instruction du tribunal de première
instance d’Abidjan a lancé des procédures judiciaires visant 23 sociétés
d’agrobusiness. Parmi les dirigeants de ces sociétés, six sont actuellement
écroués.
Les sociétés en question proposaient depuis plusieurs années aux
particuliers d’investir dans des plantations « clefs en main » contre un retour
sur investissement qui pouvait atteindre 1000% après 3 à 6 mois. Mi-janvier
2017, suite à une enquête préliminaire faisant état de soupçons de schéma de
Ponzi − un montage financier illégal qui consiste à rémunérer les
investissements des clients grâce aux dépôts des nouveaux souscripteurs − le
procureur de la République avait gelé les comptes de ces sociétés, provoquant la
colère de milliers de souscripteurs qui craignaient de perdre leur argent.