Campagne de sensibilisation : Vers une amélioration et une préservation de la qualité de l’anacarde dans les zones de productions
Dans le cadre de la mise en œuvre
des axes stratégiques de la réforme de la filière anacarde engagée par la Côte d'Ivoire en 2013, plusieurs dispositions ont été prises afin d’améliorer la qualité des
noix de cajou ivoiriennes, tant au niveau de la production que de la
commercialisation. Parmi ces nombreuses dispositions figurent la
sensibilisation des producteurs. C’est pourquoi, le Conseil du Coton et de
l’Anacarde (CCA) a initié une vaste campagne de sensibilisation des acteurs de
la filière anacarde sur la préservation et l’amélioration de la qualité des
noix de cajou du 29 au 02 juin 2018 dans 8 zones productrices.
Cette deuxième campagne de sensibilisation se tient dans un contexte marqué
par des difficultés de financement qui entraînent une irrégularité des achats
au niveau intérieur, la fuite des produits vers les pays voisins et des rumeurs
infondées sur le non-respect des prix fixés en début de campagne.
Il s’agissait pour l’organe régulateur lors de cette caravane de sensibilisation de se rapprocher des acteurs sur le terrain à la fois pour renforcer le message relatif à la qualité et les rassurer quant à l’application du prix et les dispositions prises pour faire face aux enjeux de la filière. Aussi l’objectif global de cette mission de terrain est d’informer, de sensibiliser et d’impliquer étroitement les acteurs professionnels de la filière anacarde dans la gestion de la qualité de la noix de cajou.
Un camion drapé aux couleurs du CCA, équipé de gadget de tout genre, écran
led et musique à bord a sillonné 8
localités productrices de l'anacarde qui sont entre autres Bouaké, Dabakala,
Odienné, Korhogo, Tanda, Bondoukou, Dianra, Séguéla. Le message far véhiculé était :
produire qualité. Seule la qualité de la noix de cajou lui donne de la valeur
et garanti un bon prix aux producteurs. Mais comment y parvenir ? En appliquant
strictement les techniques de ramassage et de séchage des noix de cajou
préconisées par l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER).
Les experts du CCA montrent les
techniques de séchages et de stockages pour une meilleure qualité de l’anacarde
Au cours de la campagne de sensibilisation Gbêkê et du Hambol précisément,
le mercredi 30 mai à Bouaké et le vendredi 1er juin à Dabakala, Traoré
Bassoumori, coordonnateur national en charge de la filière anacarde à la
direction générale de l’ANADER a montré aux producteurs des régions l’intérêt
de laisser les pommes de l’anacardier arriver à maturité. « Il est
indispensable de laisser les pommes de l’anacardier arriver à leur maturité
physiologique, parce qu’ils leur permettent de tomber naturellement. Une fois
tombées, il faut ramasser les 2 jours qui suivent et séparer chaque noix avec
une ficelle. Ensuite, bien sécher les noix sur une claie. Après séchage, les
laisser refroidir avant de les mettre dans des sacs de jutes délivrés par
l’organe de régulation et stocker les sacs d’anacarde dans un local aéré »
a donné comme enseignement l’expert de l’Anader.
A l’étape de Bondoukou (Nord-est,
région du Gontougo) Doumbia Mamadou, Chargé des opérations du conseil coton et
de l’anacarde en plus bonnes pratiques relatives au séchage et du stockage a
signifié que « Si le paysan respecte toutes ses normes, il fera une bonne
traite », a rassuré l’ensemble des acteurs présent à cette session de
sensibilisation. Pour finir Doumbia Mamadou a indiqué que la fuite de l’anacarde
vers les pays voisins entraine des pertes fiscales et parafiscales énormes pour
l’État, la filière et les collectivités locales. Selon les statistiques de
l’Autorité de régulation du coton et de l’anacarde (ARECA), la fuite de la
production ivoirienne de noix de cajou vers les pays limitrophes porte sur plus
de 50 000 tonnes. On estime à plus de 17 milliards de francs CFA, la perte
financière enregistrée en 2017 par l’économie nationale dû à l’exportation
frauduleuse de l’anacarde.
Ciss Toum