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Marie-Christine Saragosse (PDG du groupe France Médias Monde) : "Rfi va bientôt faire une offre en mandingue"

Fratmat.info 11 Oct 2017 - 14H06

De passage à Abidjan, la patronne de France 24 et de Rfi parle de ses challenges et des prix organisés par son groupe pour promouvoir la culture et l’éducation.

Marie-Christine Saragosse (PDG du groupe France Médias Monde) : "Rfi va bientôt faire une offre en mandingue"

Vous étiez, il y a quelques mois, à Abidjan dans le cadre des 20 ans d’Appels sur l’actualité. Doit-on dire que vous aimez la capitale ivoirienne ?

Venir en Côte d’ivoire est toujours un grand bonheur pour moi. Ces deux déplacements sont toutefois dus à un engagement de Rfi et non à mon seul plaisir personnel ! Nous avions décidé, dès l’an dernier, de venir à Abidjan pour la seconde édition du Rfi Challenge app Afrique, après Dakar en 2016. Abidjan est une capitale très active en matière « d’incubateurs » en Afrique francophone, et il nous semblait naturel de venir dans cette ville qui vibre à l’ère du numérique pour la remise du prix cette année.

Rfi gâte ses auditeurs avec différents prix. Combien en décernez-vous au total ?

Rfi soutient les talents de la francophonie et en particulier en Afrique, dans des domaines divers mais toujours liés à ce que la radio propose sur ses antennes, sur le numérique ou encore à travers ses métiers. C’est une des missions de Rfi et du groupe France Médias Monde dans son ensemble, et cette mission nous tient très à cœur. Au total, nous décernons une dizaine de prix et bourses chaque année. Il y a, bien sûr, le prix Découvertes en musique, mais aussi le prix Rfi Théâtre, le prix Rfi-France 24 Marc Vivien Foé en football, la bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon pour les jeunes journalistes et techniciens radio en afrique, la bours Charles lescaut pour les étudiants en journalisme en France, le prix pour l’innovation numérique dans les médias en partenariat avec l’Oif et reporters sans frontières, le prix Stéphane Hessel de la jeune écriture francophone, le Visa d’Or de l’information numérique à Visa pour l’image à perpignan, en France et bien sûr, le prix Rfi Challenge app Afrique, raison de ma présence aujourd’hui à Abidjan, et que je remettrai aujourd’hui dans le cadre de l’enregistrement de l’émission «7 milliards de voisins » à l’institut français, dont la diffusion aura lieu demain jeudi à 10h10. Rfi Challenge app Afrique récompense des projets numériques au service de l’intérêt général en afrique pour permettre leur développement. Après la santé l’an dernier, cette édition est centrée sur l’accès des filles à l’éducation en Afrique, sujet qui me tient particulièrement à cœur. Nous avons reçu plus de 600 projets candidats, dont 46% portés par des femmes ! C’est un énorme succès qui confirme l’engouement suscité l’an dernier autour de cette initiative.

Parmi ces Prix, certains sont géographiquement limités à des pays. Par exemple, celui qui récompense les jeunes journalistes est exclusivement sénégalais. Pourquoi cette particularité ?

Tous nos prix sont internationaux. Les limites que nous nous imposons parfois sont celles du sens que nous voulons donner au prix, en l’occurrence dans les frontières de l’espace francophone le plus souvent. Ces prix sont des tremplins pour des talents que nous avons vocation à soutenir, notamment à travers la formidable caisse de résonance mondiale qu’offrent nos médias. L’exemple que vous évoquez, la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a été lancée en 2013 en mémoire de nos deux collègues assassinés à Kidal. Cette Bourse vise à soutenir les jeunes journalistes et techniciens radio en afrique francophone, à l’image de ce qu’aimaient particulièrement Ghislaine et Claude dans leur métier : être des passeurs de flambeaux. Nous devons chaque année choisir un seul pays pour des raisons d’organisation, car les dix finalistes dans chaque catégorie bénéficient d’un stage que France Médias Monde vient leur dispenser sur place. Mais chaque année, c’est un nouveau pays. Après le Mali, Madagascar et le Bénin, c’est le Sénégal qui accueillera la quatrième édition dans quelques jours. Je suis certaine que la Côte d’Ivoire accueillera la Bourse bientôt !

Au-delà de récompenser des auditeurs, les Prix Rfi apparaissent comme de véritables stimulateurs pour les créateurs et aussi opérateurs économiques?

Nous avons conscience que la portée de nos prix va plus loin que la simple récompense d’un talent. C’est le cas notamment avec le Rfi Challenge app Afrique, puisque sa finalité consiste au financement d’un projet afin de le concrétiser et qu’il soit utile. L’intention première n’est pas économique seulement, mais nous avons tout à fait perçu cette dimension, en l’associant à des enjeux de développement en Afrique que nos médias peuvent contribuer à faire avancer. C’est tant mieux, mais nous veillons aussi à ce que chaque projet que nous soutenons s’inscrive dans une démarche de service public et serve l’intérêt général, et non des intérêts purement financiers. À travers nos antennes, nous avons également de nombreux rendez-vous qui visent à aider les jeunes entrepreneurs. Je pense notamment à l’émission « Eco d’ici, Eco d’ailleurs » sur RFi qui leur donne régulièrement la parole et prodigue des conseils avec des spécialistes, ou encore à la chronique bi-hebdomadaire « l’Afrique en marche ». France 24 est aussi une référence sur l’actualité économique et fait la part belle aux entrepreneurs africains notamment. Nos correspondants en Côte d’ivoire ont d’ailleurs beaucoup de matière pour travailler sur cette question si j’en crois nos antennes, et le pays accueille d’ailleurs régulièrement des conférences réunissant de grands dirigeants ivoiriens mais venant aussi de toute l’Afrique et du reste du monde. Je pense aux rencontres Africa qui viennent tout juste de se terminer, et dont nos médias étaient naturellement partenaires.

L’émission enregistrée aujourd’hui à l’Institut français d’Abidjan s’appelle "7 milliards de voisins". Combien de ces "voisins" Rfi compte-T- elle comme auditeurs ?

Rfi rassemble plus de 41 millions de « voisins » et de « voisines » qui l’écoutent chaque semaine, et que nous mesurons pour des raisons de coûts dans seulement 37 pays, alors que la radio compte des émetteurs FM dans une soixantaine de pays et qu’elle est diffusée à l’échelle du monde. C’est une audience très importante, en hausse de 19% au cours des quatre dernières années, qui la place parmi les radios les plus écoutées dans le monde. À cela on peut y ajouter les internautes et mobinautes toujours plus nombreux à suivre Rfi sur le numérique, avec 15 millions de visites chaque mois et plus de 20 millions d’abonnés sur Facebook et Twitter. La Côte d’Ivoire est un pays qui compte beaucoup dans ces audiences. Rfi y est la radio la plus écoutée chaque jour. et la Côte d’Ivoire est le premier pays africain en termes d’audience pour ses environnements numériques.

Votre correspondant en langue haoussa purge une peine de prison au Cameroun. Que lui reproche-t-on exactement?

D’abord, je vous remercie de penser à lui. Ahmed Abba, le correspondant de Rfi en langue haoussa au Cameroun, a été arrêté en juillet 2015 et emprisonné alors qu’il faisait son travail de journaliste dans le nord du pays en enquêtant sur le terrorisme qui secoue cette région. Nous sommes mobilisés pour le défendre, son travail sur nos antennes a toujours été irréprochable et nous en avons apporté la preuve. Après 15 mois de procès devant le Tribunal militaire de Yaoundé, les charges principales, passibles de la peine de mort, ont été écartées, de même que la réclusion à perpétuité. Il reste, à ce stade, accusé de « non dénonciation » et condamné à 10 ans de prison. Le dossier ne démontrant, selon ses avocats, aucunement les charges retenues, nous avons fait appel et attendons avec impatience la tenue d’un nouveau procès qui permette l’examen en profondeur de son cas et qu’apparaisse enfin l’innocence d’un journaliste qui n’a fait que son métier dans un contexte difficile.

Vos auditeurs ont parfois l’impression que le personnel de la Radio aime un peu trop la grève tellement il participe aux mots d’ordre de grève des syndicats en France...

Je ne crois pas que l’on puisse dire cela des collaborateurs de Rfi ou de France Médias Monde en particulier. Le droit de grève est une composante de la démocratie en France, comme dans d’autres pays, et il est vrai que nous sommes une entreprise française ! Nous sommes donc, bien sûr, liés en général au contexte social qui règne en France. Cela reste tout de même assez exceptionnel et je sais que les équipes sont toujours sensibles, particulièrement par notre nature internationale, à la question du service rendu aux auditeurs, téléspectateurs et internautes qui sont notre raison d’être....Suite sur www.fratmat.info

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