Niger : « pas de rupture d’égalité » entre Hama Amadou et les autres candidats, selon la Cour constitutionnelle
Hama Amadou a été à nouveau débouté mardi, cette fois par la Cour
constitutionnelle nigérienne. L’ancien président de l’Assemblée nationale
demandait sa libération en tant que candidat officiel à la présidentielle du 21
février.
Dans un arrêt rendu mardi 9 février, la Cour Constitutionnelle du Niger a
expliqué qu’elle ne pouvait demander à un juge pénal d’ordonner la libération
d’un candidat en détention. Elle s’est donc déclarée incompétente quant à la
demande de libération faite par Hama Amadou, candidat à la présidentielle du 21 février,
détenu à Filingué, à 180 kilomètres de Niamey.
La Cour a estimé également « qu’il n y [avait] pas rupture
d’égalité » entre Hama Amadou et les quatorze autres candidats. Elle avait
été saisie, le 25 janvier, par une dizaine de députés de l’opposition afin
« qu’elle se prononce par arrêt sur la situation juridique du candidat à
l’élection présidentielle de février 2016, Hama Amadou ».
« La Cour a fait son travail en validant la candidature d’Hama Amadou
mais tout le reste n’est pas de son ressort », commente Boubacar Mossi,
avocat du candidat, qui n’attendait pas grand-chose de cette requête. Son
client a déjà été débouté de toutes ses demandes de libération provisoire,
devant la Cour d’appel de Niamey et la Cour de cassation.
Privé de télé
Il y a quelques jours, le Conseil Supérieur de la communication (CSC) a
également fait savoir « qu’aucune prérogative constitutionnelle, légale ou
réglementaire [ne l’autorisait] à assurer le déplacement de tout candidat au
lieu d’enregistrement des messages et entretiens, prévu dans les locaux de l’ORTN,
aux fins d’assurer les conditions techniques identiques à tous les
candidats ».
En clair, il ne revient pas au CSC de faciliter l’enregistrement du message
de Hama Amadou aux électeurs nigériens, d’organiser celui-ci sur le lieu de sa
détention ou de procéder à des aménagements dans ce sens. « Le CSC n’a
jamais prévu de procéder à l’enregistrement de l’entretien du candidat Hama
Amadou à la prison de Filingué », ajoute l’instance dans un communiqué.
Le tournage des entretiens des candidats à la
présidentielle avait commencé dans
les studios de la télévision nationale, dès le 30 janvier, date
à laquelle Hama Amadou devait lui-même être enregistré, à 16 heures. Évidemment
sans succès.