Université FHB / Renouvellement des dirigeants, violences répétées…: Les enseignants donnent un ultimatum au gouvernement
L’actualité sur le campus universitaire de Cocody est marquée par la violence et l’hostilité à l’égard des forces de l’ordre dont une patrouille a occasionné, accidentellement, la mort d’un étudiant, le 17 juin.
Depuis,
la situation semble échapper au contrôle des autorités qui ont assisté,
impuissantes, à la tentative de lynchage de la ministre de tutelle, Bakayoko Ly
Ramata, par ailleurs présidente de l’Université. «Ce qui se passe à
l’université, ce n’est pas du syndicalisme, c’est du gangstérisme.
Ce
sont des milices. Ils ne parlent plus de bibliothèque, de condition de vie et
d’études», a dénoncé, hier, le Secrétaire général de la Coordination nationale
des enseignants-chercheurs (Cnec), Pr Johnson Kouassi Zamina.
C’était
au cours d’une conférence de presse au siège de l’organisation, sis à
l’université de Cocody. Il a déploré des agressions physiques, des casses dans
des chambres, suite à la mort du jeune étudiant. A l’en croire, quand il y a
des mouvements, des gens qui ne sont pas étudiants atterrissent sur l’espace
universitaire.
«Il
faut qu’on extirpe du campus tous ceux qui ne sont pas venus pour étudier. Nous
avons décidé de donner un autre mandat à la police car c’est nous les acteurs,
les héritiers du campus. Nous sommes la jeune génération et nous n’avons pas le
droit de laisser mourir le campus. Nous avons donné quitus à la police de
rester à l’université jusqu’à ce que les enfants (Ndlr, les Fescistes) se
montrent responsables», a-t-il préconisé.
Avant
d’indiquer que la violence persiste à l’université parce que les autorités font
preuve de passivité. «C’est à nous de donner un nouveau mandat à la police. Et
c’est ce que nous avons fait trois jours après les évènements du vendredi 17
juin. Entre deux maux, il faut choisir le moindre mal. La police est moins
dangereuse que les étudiants qui se font la guerre. Nos hommes politiques ont
échoué. Le campus ne doit pas rester aux mains des politiciens», a chargé
l’enseignant-chercheur.
Il a par ailleurs souligné que pour le décès
de l’étudiant, la Cnec demande la révocation de l’unité de police et de son
chef, présents sur l’Université au moment des faits.
Evoquant
la gestion de l’Université, le conférencier a estimé qu’il est anormal qu’une
nouvelle équipe dirigeante n’ait pas été désignée depuis la nomination de
l’actuelle présidente, Bakayoko Ly Ramata, en tant que ministre de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique.
«Il
y a un vide au niveau de la gouvernance.
Ça ne va pas à Cocody et nous donnons deux semaines aux autorités pour
renouveler l’administration universitaire», a averti Johnson Zamina. Au plan
académique, dit-il, plusieurs disfonctionnements sont à relever notamment au
niveau du paiement des heures supplémentaires.
«Des
petits marchés ont commencé à naitre sur l’espace universitaire. Si rien n’est
fait durant ce temps, nous allons prendre
nos responsabilités et gouverner le campus» a-t-il prévenu.
Ben
Ayoub
Source
: Lebabi.net | Mardi 28 Juin 2016