Côte d’Ivoire : les ex-combattants menacent depuis Bouaké
La cellule 39 menace l’État de
Côte d’Ivoire
Le 20 avril 2017, c'est la date butoir donnée à l’État de Côte
d'Ivoire, par les responsables des ex
combattants de la Cellule 39 pour donner une suite favorable à leurs
revendications qui se résument en 4 points, ce lundi dernier 17 avril 2017, à
Bouaké.
De ce fait, ils annoncent de grands mouvements sur toute l’étendue du
territoire national pour se faire entendre par le gouvernement ivoirien.
Il s'agit entre autres, de la reconnaissance du grade de caporal
attribué à chacun d'eux, l'intégration des plus jeunes dans l'armée, dans le corps para militaire et dans les
institutions financières, enfin et surtout l'octroi de la prime de guerre, dite prime Ecomog qui s'élève à 12 millions
de francs Cfa.
« Nous voulons interpeller l'opinion publique que trop c'est trop et
nous sommes fatigués d'être restés sur les carreaux. Nous disons que l'heure
est grave. Nous allons prendre notre destin en main à partir du 20 avril 2017
si rien n'est fait pour résoudre nos revendications. S'ils veulent qu'ils nous
anéantissent tous. Nous allons prendre la rue jusqu'à ce qu'on obtienne
satisfaction. Et ceux qui viendront nous croiser dans la rue, à partir de ce
moment, nous allons leur montrer que nous aussi savons manipuler les armes
comme eux. Nous considérons cette semaine comme celle de la vie ou de la mort
», a-t-il mis en garde, le porte-parole adjoint de cette association, Ouattara
Amadou.
Cette sortie médiatique musclée de ces ex combattants qui ont en
commun les numéros matricules commençant
par le 39, fait suite à une rencontre tenue le dimanche 16 Avril 2017, à
la mairie de Bouaké, avec le ministre Amadou Koné, ministre du transport.
Pour Touré Anderson, secrétaire général adjoint à la communication de
Cellule 39 de Korhogo, ne se reconnaît pas
au ministre Amadou Koné, mais
plutôt à seul interlocuteur, Touré
Souleymane, conseiller technique du premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
« Le ministre Amadou Koné nous
a tout dire sauf ce que nous voulons entendre. Nous considérons cela comme de
la foutaise, comme une injure physique.
Il n'a pas parlé des 12 millions dont on réclame. On ne s'est pas reconnu dans tout ce qu'il a dit. On ne se
reconnaît pas en ce qu'il ira dire à Abidjan. Nous ne discuterons plus avec une
autorité ministérielle. Nous n'avons qu'un seul interlocuteur en la personne de
Touré Souleymane, conseiller technique du premier ministre. Jusqu'à la date du
20 avril, si nous ne recevons pas de
suite favorable à nos revendications, nous ne répondrons plus de rien », a-t-il
martelé.
Poursuivant, il a invité l’État de Côte d'Ivoire à vite désamorcer la
bombe cellule 39.
« Nous avons entrepris en vain toutes les démarches possibles pour
faire sortir ces intelligences militaires de la rue pour éviter qu'elle soit
exploitée négativement. L’État a amorcé
une bombe dans la rue en faisant des laisser pour compte qui sont des
intelligences militaires. C'est dangereux pour l’État. Il faut désamorcer cette
bombe le plus rapidement possible », a-t-il prévenu et d'indiquer que ces
revendications n'ont pas pour objectif de mettre à mal le président de la
République Alassane Ouattara.
Makan HEMA
Correspondant régional