24 novembre 2015 •

extrait  d’un article  publié le 24 novembre 2015

Commune à forte population musulmane, MOLENBEEK recense aujourd’hui vingt-deux mosquées et quatre fois moins d’église. Réputée pour ses vagues de migrations successifs de Flaman et de Francophone dès 1880, elle va enregistrer au siècle suivant l’arrivée d’autres communautés notamment des marocains, des Arméniens, des Turcs, des Pakistanais et même des Africains.

Elle eut sa fortune industrielle sous le nom de « Petit Manchester ». Mais comme les friches de la dépression britannique, la ceinture de Paris, la réussite ancienne fait le lit du malheur présent.

La crise, le chômage, la paupérisation sont passé par là. Ce qui à faire dire à certains que MOLENBEEK la célèbre par le génie de ses hommes est un « ghetto de misère ». Très vite des réseaux de salafistes et d’islamiques radicaux vont s’installer et quadriller une communauté réduite de petits criminels séduits par la cause Djihadiste et le rôle de la prison comme incubateur, quand ce n’est pas l’école de la guerre sous le drapeau noir de Daesh en Irak ou en Syrie. Pour la énième  fois en dix-huit mois la piste d’un attentat stupéfiant qu’il soit déjoué ou réussi est passée par MOLENBEEK.

Abdessatar Dahmane, l’un des deux assassins du commandant Massoud en Afghanistan. Youssef et Mimounn Bel hadj et Hassan El Haski, cerveaux des attentats de Madrid du 11 mars 2004. Mehdi Nemmouche,auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique.

Abdelhamid Abaaoud,cerveau de la cellule de verviers,démantélée en janvier 2015. Tué lors de l’assaut de Saint Denis du 18 novembre 2015 en compagnie de la première femme terroriste de France Hasna Ait Boulahcen.

Amedy Coulibaly, un des auteurs des attentats de janvier 2015 en France y avait trouvé des armes.

Ayoub El Khazzani, auteur de l’attentat du train Thalys le 21 Aout 2015.

Les suspects des attentats du 13 novembre 2015 en France dont Salah Abdeslam mis au arret le 18 mars 2016.

Le nom de MOLENBEEK a encore fait surface dans le procès retentissant lancé sous haute sécurité contre quarante-six membres du groupe Salafiste Sharia 4 Belgium. La Belgique, six fois moins peuplée que l’hexagone, fournit à l’état islamique un contingent qui pèse entre le tiers et la moitié des recrues dépêchés depuis la France.

« Ma vraie surprise, c’est quand il n’y a pas de filière Belge derrière un attentat et quand la piste ne fait pas halte à MOLENBEEK » dixit CLAUDE MONIQUET ex membre de la DGSE.

MOLENBEEK encore, MOLENBEEK toujours. Toute la Belgique est en émoi aujourd’hui à l’idée que ce « ghetto de misère » peut engendrer comme terreur. Il y a aussi une dimension propre à la Belgique, exacerbée dans le cas de MOLENBEEK ; le refus instinctif d’aller contre une communauté.

Pendant trop longtemps on a laissé pourrir la situation et abandonné le terrain aux islamistes radicaux. En définitive reconnaissons-le tout net qu’il existe encore des « cellules dormantes » encore à MOLENBEEK. Il importe donc d’engager un travail de fond et d’aller jusqu’au bout afin que MOLENBEEK terre promise retrouve son lustre d’antan.

Placide GNAHOUET