Le Président Alassane Ouattara donne le coup d’envoi de la mécanisation de l’agriculture ivoirienne
Le SARA a vécu
l’ambiance des grands jours, ce lundi 25 novembre. Et pour cause, le Président
de la République pour sa visite au Salon est venu les bras chargés de présents.
Au total, 54 tracteurs flambants neufs ont été offerts à des coopératives de
producteurs.
Deux clés
d’engins ont été remises symboliquement à l'organisation interprofessionnelle
Oignon représentée par sa présidente, Mme Kalou Marie épouse Djè Bi et
l'organisation interprofessionnelle Coton représentée par son président Soro
Yacouba.
En termes de capacité, chaque chaîne
motorisée est composée d’un tracteur de 60 chevaux à 4 roues motrices, d’une
charrue, d’un pulvérisateur à disques et d’une remorque agraire.
Ce geste, au dire du ministre Kobenan
Kouassi Adjoumani, de l’Agriculture et du développement rural « est une réponse
immédiate et efficiente, à la problématique de la pénibilité du travail dans le
secteur agricole, d’une part, mais aussi, au défi de l’accroissement de la
productivité an milieu rural, d’autre part ».
Il s’est aussi félicité de ce qu’avec
ce tracteur et tout son équipement, le labour d’un hectare de terrain prendra
au plus 3 heures, là où il faut 60 jours à un homme, pour faire le même travail
à la main avec une qualité moindre et une souffrance extrême.
Cette cérémonie de remise officielle
de clés qui marquait l’un des temps forts de la 4ème journée du
SARA, s’est poursuivi dans la liesse populaire avec la visite des stands par le
Président Alassane Ouattara. Qui n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction au
terme de son passage à cette 5ème édition du SARA.
« Je suis impressionné. Ce SARA est exceptionnel. Il y a 28 pays
représentés avec la France comme pays à l’honneur. J’ai eu l’occasion
d’échanger avec le ministre français de l’Agriculture et de l’Alimentation,
Didier Guillaume, sur la bonne coopération entre la France et la Côte d’Ivoire.
Je voudrais féliciter le gouvernement et dire que le SARA est un évènement
essentiel. La Côte d’Ivoire est un pays agricole et ce que nous voulons
maintenant, c’est de passer à une autre étape, augmenter la production et
passer à la transformation des produits », a-t-il insisté.
Entreprendre contre la
Malnutrition : La fondation Avril tire la sonnette d’alarme
Selon la FAO, au moins 5 millions
d’enfants sont menacés de malnutrition en Afrique ! Ces chiffres effarants ont
justifié la tenue au sein du SARA, d’un colloque intitulé « entreprendre
contre la malnutrition ». Organisé par la Fondation Avril avec un ensemble
de partenaires institutionnels et économiques, cette rencontre s’est tenue les
25 et 26 novembre 2019.
Ce colloque qui était à sa première
édition, avait comme enjeu principal de croiser les regards des scientifiques,
nutritionnistes, agronomes et entrepreneurs issus des filières agricoles et
agro-alimentaires d’Afrique de l’Ouest ainsi que de la France.
Ce séminaire s’est intéressé en
particulier aux protéines et à la carence en acides aminés essentiels, qui
engendre un retard de croissance pour les plus jeunes. Les études révèlent
qu’environ 40% des enfants ouest-africains vivant en milieu rural ont un retard
de croissance, contre 20% en milieu urbain.
Cela est d’autant plus grave qu’un enfant
présentant un retard de croissance risque un développement insuffisant sur le
plan cognitif et psychosocial. Le retard de croissance est symptomatique d’une
situation d’insécurité alimentaire permanente.
Ces échanges de haut niveau ont meublé
l’agenda des 4ème et 5ème jour du SARA. Organisé en 4
ateliers, ce colloque a dressé un état des lieux de la malnutrition, des
habitudes alimentaires ouest-africaines, des besoins agronomiques, au travers
de la complémentarité entre productions végétales et animales, de la mise en
marché, l’organisation et le financement des filières.
« Nous sommes venus pour une prise de conscience mais je crois que nous
avons fait mieux puisque nous sommes déjà dans la prise de décision. Les
gouvernements s’engagent à poser des actions concrètes pour endiguer ce fléau
et cela est prometteur », s’est félicité le prof. Séraphin
Kati-Coulibaly, le président du comité d’organisation.
Philippe Tillous-Borde, Président de
la Fondation Avril, lui a emboîté le pas en insistant sur la notion d’urgence
qui a prévalu tout au long de ce colloque : « Cette première édition d’entreprendre contre la malnutrition a été
réussie les débats ont été très intenses. On sent l’urgence même dans les
questions qui ont été posées. Et pour moi qui ait organisé et participé à de
nombreux colloques, cette notion d’urgence qui nous incite à l’action, c’est
bien la première fois que je la perçois de manière aussi forte aussi bien de la
part de nos amis africains que des quelques représentants du continent européen
qui ont effectué le déplacement d’Abidjan. », a-t-il affirmé.
Le ministre français, Jean-Baptiste
Lemoyne, a rehaussé la cérémonie de clôture de sa présence. Il s’est félicité
de la tenue de ce colloque et a réaffirmé l’engagement de la France à
poursuivre ses actions pour endiguer la malnutrition partout dans le monde et
particulièrement en Afrique. « Je
viens ici pour écouter, comprendre pour que nous puissions ensuite agir afin
d’apporter notre pierre à l’édifice. (…) C’est un fléau dont les conséquences
sont irréversibles et les chiffres ont malheureusement au fil des ans, pris une
courbe ascendante. Il y a véritablement urgence. En effet, en Afrique de
l’ouest, les personnes sous-alimentées sont passées en une dizaine d’années de
33 à 56 millions. On ne peut donc pas se satisfaire de la situation, c’est un
combat de tous les jours qui doit être mené et la France entend jouer
pleinement le rôle qui est le sien ».
Hervé Koutouan