Fiscalité dans le domaine de la presse : le Gepci plaide pour un allègement
La
spécificité d’imposition des entreprises de presse et assimilées préoccupe au
plus haut point le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire, Gepci. Pour
mener donc une réflexion sur la problématique, la Tribune du Gepci a reçu pour inviter,
le Directeur Général des Impôts, Ouattara Sié Abou. C’était le jeudi, 6
septembre 2018, dans un réceptif hôtelier d’Abidjan. Patrice YAO, président du
Gepci, dans son allocution, a dressé un tableau sombre qui laisse transparaître
la précarité du secteur de la production de la presse.
Selon
lui, la chaîne des valeurs du journalisme écrit en Côte d’Ivoire connaît une
agonie. C’est pourquoi plaide-t-il pour un allègement du poids fiscal des entreprises
de presse et assimilées. Comme solution préconisée, le patron du Gepci propose
un régime d’imposition spécifique à la presse dans son ensemble. Une telle
doléance satisfaite, dira-t-il, aboutirait à un journalisme d’excellence. En
réponse aux attentes de la faîtière des éditeurs de presse, Ouattara Sié Abou a
fait savoir que la question fiscale relève du domaine de la loi. Ainsi dit,
seuls les législateurs, élus du peuple, sont habilités à accorder une
exonération.
Pour
sa part, les Impôts ne font que collecter les fonds comme le stipulent les
textes. En clair, « la Direction Générale des Impôts ne peut pas décider
de mesures spécifiques dédiées à un secteur quelconque, fût-ce la presse. »,
se désole celui que les collègues appellent « enfant des Impôts. »
Toutefois, Sié Abou montre des pistes. En effet, comme il l’indique, son
département peut prendre des mesures administratives pour soulager, un tant
soit peu, le secteur de la presse. Mieux, suggère le patron des Impôts, c’est
au Gepci de saisir directement le gouvernement afin de lui soumettre la
doléance de réduction fiscale spécifique de son commerce. D’ailleurs, fait-il
savoir, la Côte d’Ivoire, malgré sa bonne foi d’aider la presse nationale, a
des contraintes communautaires en matière de fiscalité. En tant qu’Etat membre,
elle doit s’en tenir aux textes de lois de la Communauté des Etats de l’Afrique
de l’Ouest, CEDEAO, dont Abidjan est signataire. Au regard de ce qui précède,
la spécificité fiscale en faveur des entreprises de presse et assimilées dont
réclame le Gepci, semble un vœu pieux.
Kpess Kasa Kibaru