Déclaration de MEDIA FOR CHANGE relative à l’agression des Journalistes en Côte d’Ivoire
I.
Les faits
La Plateforme MEDIA FOR CHANGE, spécialisée dans la
Communication pour le Développement, et regroupant des Journalistes, Blogueurs
et acteurs de la Société civile a été informée de ce que, le jeudi 22 mars
2018, alors qu’il couvrait une manifestation d’une coalition de l’opposition
devant les locaux de la Commission électorale Indépendante (CEI), sis à Abidjan
Deux-Plateaux, le confrère Daouda Coulibaly, connu sous le nom de Sa Majesté
Daouda Coulibaly, Journaliste-Blogueur, a été molesté par plusieurs agents de
la police nationale, qui l’ont trainé par terre avant de le rouer de coups
comme le démontre une vidéo circulant sur internet. Son portefeuille contenant
sa pièce d’identité, son permis de conduire et une somme de 40 000 FCFA lui ont
été retirés. Selon son témoignage, il a été interpelé de manière discourtoise
et a été délibérément agressé par des policiers, alors qu’il se rendait à son
véhicule.
II.
Notre position
Face à ces actes barbares, inqualifiables et
injustifiables, MEDIA FOR CHANGE tient à exprimer, avec force, son indignation
et sa réprobation totale devant la persistance des agressions des journalistes
et professionnels des médias par des agents des forces de l’ordre dans notre
pays. En conséquence, Media for Change dénonce, et condamne fermement,
l’agression de Daouda Coulibaly et sa détention, plusieurs heures durant, en
violation flagrante de tous ses droits et de sa dignité.
MEDIA FOR CHANGE, tient une fois de plus, à dénoncer
les attitudes méprisantes répétées des forces de l’ordre à l’endroit des
professionnels des médias qu’elles prennent un malin plaisir à humilier chaque
fois que l’occasion leur est offerte.
MEDIA FOR CHANGE exprime toute sa compassion au
confrère agressé et lui souhaite prompt rétablissement, salue son courage et
l’assure de sa totale solidarité dans la suite judiciaire qu’elle entend donner
à cette affaire.
MEDIA FOR CHANGE lance tout particulièrement un appel
aux ministres de l’intérieur et de la Sécurité, de la Communication, de
l’Economie Numérique et de la Poste, pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin
que les agresseurs du confrère soient identifiés et traduits devant les
tribunaux compétents.
MEDIA FOR CHANGE rappelle qu’en octobre 2017, le
confrère César Djedjemel a été lui aussi sauvagement battu par des agents des
forces de l’ordre commis à un déguerpissement dans la commune de Port-Bouët. La
procédure ouverte dans cette affaire, par la brigade de gendarmerie de
Port-Bouët reste à ce jour sans suite de la part du tribunal militaire à qui le
dossier a été transmis de bonne source.
Le 29 janvier 2018, la consœur Olga
Ottro, reporter-photographe au quotidien « Le Nouveau Réveil », a été violement
agressée par plusieurs agents de la police nationale, dont un, particulièrement
zélé, lui a asséné une gifle avant de la rouer de coup et de la jeter
brutalement dans le violon du tribunal. Cette affaire également reste sans
suite.
Pour MEDIA FOR CHANGE, c’est cette
impunité dont bénéficient les forces de l’ordre qui les encourage à persister
dans la violence contre les journalistes et professionnels des médias dans
l’exercice de leurs métiers.
Par ailleurs, MEDIA FOR CHANGE,
rappelle que le 17 février 2018 à Bloléquin, Chris Paterne Assémian,
correspondant de SIKKA TV en Côte d’Ivoire, a été pris en partie par une vingtaine
de jeunes lorsqu’il a voulu en savoir davantage sur les événements malheureux
survenus le même jour dans la localité, au cours desquels un jeune homme et un
gendarme ont trouvé la mort. Le 26 février 2018 à Williamsville, Diomandé
Karamoko, journaliste à l’hebdomadaire ALLO POLICE, a, quant à lui, été
bastonné le 26 février 2018, par des jeunes à Williamsville au moment où il
recueillait des informations concernant le petit garçon, Traoré Cheick
Aboubacar dit « Bouba » qui a été assassiné quelques jours avant.
MEDIA FOR CHANGE appelle, par
conséquent, toutes les autorités à une tolérance zéro vis-à-vis des violences
commises contre les hommes et les femmes de médias en Côte d’Ivoire. En tout
état de cause, MEDIA FOR CHANGE se réserve le droit de prendre toutes les
initiatives appropriées pour que justice soit rendue à tous les professionnels
de médias victimes de violence sous toutes ses formes.
MEDIA FOR CHANGE appelle, enfin, les
journalistes, les professionnels des médias, les blogueurs et les Organisations
de la société civile de Côte d’Ivoire à rester mobilisés pour dénoncer ces
atteintes intolérables à la liberté d'informer et au droit à l'information et à
se tenir prêts pour répondre à d'éventuels mots d'ordres.
Fait à Abidjan, le vendredi 23 mars
2018
Pour le Bureau de MEDIA FOR CHANGE
La 1ère Vice-présidente
Nesemon De Laure