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Université Felix Houphouet-Boigny : Vers un essoufflement de la CNEC ? La CODEC voit le jour

IvoirInter24 14 Jan 2019 - 09H14
Université Felix Houphouet-Boigny : Vers un essoufflement de la CNEC ? La CODEC voit le jour

Le paysage syndical universitaire est en train de se transformer. Le 20 décembre 2018, les enseignants-chercheurs et chercheurs de l’Ufhb, ont vu, placardée un peu partout sur les tableaux d’affichage de  l’espace de l’Université de Cocody une déclaration émanant d’une nouvelle formation, le Collectif des Enseignants-chercheurs et chercheurs  de l’Ufhb (CODEC).

 

Retour sur les raisons de la création d’une nouvelle formation syndicale

 

Ce n’est un secret pour personne ; les syndicats naissent pour défendre les intérêts de travailleurs : amélioration des conditions salariales et de travail. On se rappelle encore que dans les années 80, un syndicat a réussi à faire parler de lui au temps du président Félix Houphouët-Boigny : c’est le Synares (le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur). Pour ceux qui se rappellent cette époque, il y a forcément un nom qui retient l’attention ; celui du Professeur Marcel ETTE.

 

Si le Synares a réussi à faire parler de lui, c’est bien parce que dans les années 80, sa détermination et ses actions sur le terrain au temps du Père fondateur ont permis d’avoir quelques acquis. Le Synares continuera sa lutte jusqu’à la fin des années 90- 2000. Et avec le multipartisme et le changement de pouvoir, on lui reprochera sa trop grande accointance avec le régime d’alors, celui du Président Laurent  GBAGBO.

 

Comme dans toutes les luttes syndicales, les enseignants-chercheurs et les chercheurs ne se reconnaissant plus trop dans ce syndicat, vont créer un nouveau syndicat : la Coordination Nationale des Enseignants et Chercheurs (CNEC). La CNEC sera dirigée par un bureau dont le porte-parole (PP) Flavien TRAORE se fera tout de suite connaître de l’ensemble de la communauté. Le moins qu’on puisse dire, c’est que, comme le Synares, la CNEC à ses débuts va se positionner comme un mouvement radical et très engagé. Un engagement qui sera d’ailleurs très apprécié de l’ensemble des enseignants puisque ses mots d’ordre étaient largement suivis par ses syndiqués et par toute la communauté. Malgré quelques soubresauts, la coordination va réussir à arracher au gouvernement GBAGBO de nombreux acquis.

 

Flavien TRAORE quitte  le porte-parolat de la CNEC et passe le relais. Dans la suite logique de la réputation qu’elle s’est taillée, la CNEC, version Johnson ZAMINA  (nouveau porte-parole) va jouer, à ses débuts, la carte de la radicalisation et de l’engagement. Jusqu’à ce que certaines prises de position et certaines querelles intestines détournent le collectif de certains de ses objectifs.

Il ne sera peut-être pas nécessaire de rappeler toutes ses choses. Une seule peut suffire à comprendre pourquoi un nouveau collectif pointe le nez, la goute qui a peu être fait débordé le vase.

 

Au cours de l’année 2018, une grève avait été lancée par la CNEC-Cocody  avec pour motif le non-paiement des heures complémentaires de l’année universitaire 2016-2017. Pour mettre un terme à la paralysie, la direction de l’université, la conférence des Doyens et les trois syndicats de l’enseignement supérieur (Cnec, Synares et Unesur), dans le cadre d’une commission tripartite, sont arrivés à un accord pour le paiement des heures dues. Chaque partie a apposé sa signature sur le document. Sur la base de l’accord trouvé et en faisant confiance à toutes les parties, la Cnec décide de suspendre, après une AG, son mot d’ordre de grève. Les activités académiques reprennent donc.

Seulement voilà, alors que les parties s’étaient accordées sur un délai de paiement, la direction de l’Université ne s’exécutera pas. Pire, le Président de l’université FHB marquera son refus de payer au motif qu’il ne reconnait pas la signature de son Vice-président (celui qui le représentait dans la commission mise en place pour piloter les négociations).

 

Pour les enseignants, il n’y avait  plus à passer par quatre chemins. Conformément à ce qui avait été arrêté à la dernière AG qui a pris la décision de suspendre la grève, celle-ci devait être reconduite immédiatement. La CNEC ne reconduira pas la grève. Interrogés sur cette attitude, pour le moins surprenante, les responsables avanceront des arguments (rencontre prévue avec le Ministre de Tutelle, sanctions internes de certains membres….) qui ne convaincront pas les collègues enseignants. On entendra plus tard beaucoup de choses (corruption de certains dirigeants de la Cnec…) qui restent tout de même à vérifier. En tout état de cause, le Ministre ne les rencontrera pas et le président de l’Ufhb ne paiera pas.

 

 

Un nouveau collectif, pour quelles revendications ?

 

Le Collectif des enseignants-chercheurs et chercheurs de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody Abidjan exige à leur tutelle le paiement intégral des heures complémentaires. Faute de quoi, aucune activité académique ne va être engagée.

 

 

Mais ses revendications vont bien au-delà ; dans une déclaration du 20 décembre 2018 placardée sur tous les tableaux d’affichage, le CODEC exige le paiement intégral des heures complémentaires au titre des années académiques 2015-2016 et 2016-2017. Pour lui, il ya bel et bien des arriérés à payer aux enseignants.

 

Le Collectif souligne à travers la déclaration que depuis plus de deux ans, les enseignants de l’Ufhb font l’objet de mépris du fait de la politique managériale de la direction. « Ce mépris a connu son paroxysme, avec l’appel public du président de l’université au lynchage des enseignants-chercheurs et chercheurs par les étudiants dans l’indifférence générale de la communauté nationale et internationale », a fait savoir le Collectif.

Dans cette même déclaration, le collectif affirme que l’équipe dirigeante « use de tous les moyens pour arracher aux enseignants les acquis relatifs à leur statut ».

Le collectif regrette, à ce jour, que la direction de l’Université, décide d’organiser à Yamoussoukro un séminaire pour la révision des maquettes pédagogiques. En fait de révision, il s’est agit de réduire les volumes horaires des enseignements, tout simplement. Alors même que les maquettes actuellement en cours ont été validés par le MENRS après un séminaire à Bingerville qui a vu la participation de toutes les Universités ivoiriennes et des experts internationaux.

 

Le Codec trouve, de même, qu’il est dégradant et inadmissible qu’un enseignant de rang magistral (Maître de Conférences ou Professeur) perçoive 15 000 frs comme prime d’encadrement quand il fait soutenir un étudiant de master.

 

Il est clair pour le collectif, que la qualité des enseignements reste le dernier des soucis des responsables de l’Université Fhb.

 

Pire selon le collectif, après 6 années d’application du LMD, l’Ufhb, qui est toute de même la plus ancienne des universités ivoiriennes, ne figure pas au classement des 200 universités africaines. Alors même que les enseignants de l’Ufhb sont parmi les meilleurs promus au CAMES. Un scandale !

 

Enfin le collectif  affirme qu’il ya un véritable problème de gouvernance et de management. Il s’interroge sur le bien fondé de nommer des Présidents à la tête des Universités. Il serait temps de revenir à une forme de gouvernance plus démocratique.

 

Pour le CODEC, Une telle situation ne peut perdurer. Il est temps de continuer le combat pour la dignité des enseignants du supérieur.

On le voit, et comme dit cet auteur africain, « l’âge d’or n’est pas pour demain ».

 

Un collectif d’enseignants

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