Cannes 2018 : la Palme d’or couronne Hirokazu Kore-eda et son « Affaire de famille »
La 71e édition du Festival s’est
achevée samedi 19 mai au soir avec la remise de la prestigieuse récompense au
cinéaste japonais.
Clap de fin sur la 71e édition du Festival de Cannes. Lors de la
cérémonie de clôture, samedi 19 mai, présentée par l’acteur et animateur
Edouard Baer, le jury présidé par l’actrice Cate Blanchett a attribué la Palme
d’or au cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda pour son film Une affaire de
famille. « A chaque fois que je viens ici, que je suis invité au Festival de
Cannes, je me dis que c’est vraiment un endroit où l’on reçoit beaucoup de
courage », a souligné le réalisateur – déjà lauréat d’un prix du jury pour Tel
père, tel fils (2013) – en recevant sa récompense. « Je ressens aussi de
l’espoir, l’espoir peut-être que, grâce au cinéma, les gens qui habituellement
s’affrontent, les mondes, les pays qui s’affrontent, peuvent peut-être se
rejoindre. Je vais donc accepter ce courage et cet espoir que j’ai reçus ici »,
a-t-il ajouté.
Lire l’analyse : Le jury cannois
s’est montré sensible aux causes à défendre
Hirokazu Kore-eda a dit aussi vouloir partager son prix « avec les deux
réalisateurs qui n’ont pas pu être présents ici à Cannes », l’Iranien Jafar Panahi
et le Russe Kirill Serebrennikov, tous deux interdits de voyager à l’étranger,
et avec « les jeunes réalisateurs qui commencent dans le métier et qui vont
nous créer beaucoup de beaux films à l’avenir ».
Le Grand Prix, remis par l’acteur et président du jury Un certain regard,
Benicio Del Toro, et le membre du jury des longs-métrages, Chang Chen, a été
décerné au réalisateur américain Spike Lee pour son film BlacKkKlansman, un
polar aux allures de pamphlet contre le racisme, inspiré de l’histoire vraie
d’un policier afro-américain qui a infiltré le Ku Klux Klan en 1978. Le
cinéaste n’avait pas participé à la compétition cannoise depuis 27 ans (avec
Jungle Fever en 1991).
Le prix du jury a été remis par l’acteur Gary Oldman et l’actrice Léa
Seydoux, membre du jury, à la réalisatrice libanaise Nadine Labaki pour son
film Capharnaüm. Elle a rendu hommage aux « enfants de la rue » qui jouent dans
son long-métrage, qui « lui ont ouvert leurs cœurs et raconté leurs souffrances
». Et souligné que son pays, le Liban, a accueilli un grand nombre de réfugiés.
Elle a également lancé un vibrant appel à « ne plus continuer à tourner le dos
et rester aveugle à la souffrance de ces enfants qui se débattent comme ils
peuvent dans ce capharnaüm qu’est devenu le monde ». « Je voudrais vous inviter
à réfléchir, parce que l’enfance mal aimée est à la base du mal dans le monde
», a-t-elle ajouté...En savoir plus sur www.lemonde.fr/