Discours du vice-Président Duncan à la cérémonie d’ouverture du 4ème Forum de la Jeunesse Afrique-Europe
Monsieur
le Ministre d’Etat ;
Monsieur
le Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Emploi des Jeunes et du
Service Civique ;
Mesdames,
Messieurs les Ministres ;
Excellences,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et membres du Corps Diplomatique ;
Madame
la Présidente du l’Union Panafricaine de la Jeunesse ;
Monsieur
le Président du Forum Européen de la Jeunesse ;
Chers
Amis Jeunes des Pays de l’Union Africaine ;
Chers
Amis Jeunes des Pays de l’Union Européenne ;
Distingués
Invités ;
Chers
amis des Médias ;
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
La
Côte d’Ivoire s’honore d’accueillir le 4ème Forum de la Jeunesse
Afrique-Europe, en prélude au 5ème Sommet Union africaine/Union européenne qui
se tiendra du 29 au 30 novembre 2017.
Je
puis vous affirmer que les autorités ivoiriennes ne ménagent aucun effort pour
faire de cet important rendez-vous un grand succès, tant en ce qui concerne le
Sommet proprement dit, que pour les événements parallèles organisés en marge.
C’est
dire combien nous nous félicitons de la tenue effective à Abidjan du Forum des
Jeunes, qui est l’un des temps forts du processus d’organisation du Sommet.
Je
voudrais donc, au nom du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA,
adresser à nos illustres jeunes hôtes venus d’Afrique et d’Europe, le
traditionnel « Akwaba », c’est-à-dire la cordiale bienvenue à Abidjan.
Je
salue en particulier les promoteurs de
ce Forum et notamment les faitières des
Jeunesses d’Afrique et d’Europe que sont l’Union Panafricaine des Jeunes (UPJ)
et le Forum Européen des Jeunes (FEJ) ici dignement représentés par leurs
premiers responsables.
Je
saisis cette occasion pour renouveler les remerciements du Gouvernement
ivoirien aux hauts responsables de l’Union africaine et de l’Union européenne,
dont l’engagement et la détermination ont permis de tenir ce sommet sur la
jeunesse à Abidjan, la capitale
économique ivoirienne.
J’adresse
mes chaleureuses salutations aux membres du Gouvernement, ainsi qu’à toutes les
personnalités qui rehaussent de leur présence cette cérémonie, traduisant ainsi le grand intérêt qu’ils
portent aux questions touchant à la jeunesse.
Je
voudrais aussi saluer la présence nombreuse et distinguée des Ambassadeurs des
pays membres de l’Union africaine et de l’Union européenne.
J’associe
à ces salutations, tous les responsables d’organisations de jeunesse et tous
les jeunes qui ont effectué le déplacement en grand nombre, pour venir soutenir
leurs amis, sœurs et frères en conclave.
Excellences,
Mesdames, Messieurs
Chers
amis jeunes
Le
Forum dont nous inaugurons les travaux va donner, deux jours durant,
l’opportunité aux jeunesses d’Afrique et d’Europe de discuter des enjeux et
défis liés à leur avenir, afin que leurs
recommandations soient prises en compte lors de la Déclaration du sommet des
chefs d’états UE-UA,
Comme
vous le savez, le thème général du 5ème Sommet UA/UE, sur lequel s’arrime le
présent Forum, est consacré à la jeunesse. Il s’agit, plus précisément,
d’«Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ».
Ce
thème nous interpelle à plus d’un titre.
D’abord,
parce qu’il est en lien avec le thème adopté par l’Union Africaine en 2017,
intitulé : « Tirer parti du dividende démographique en investissant dans la
jeunesse ».
Ensuite,
parce qu’il traduit éloquemment le fait que la jeunesse s’inscrit (ou doit en
tout cas s’inscrire) dans les axes prioritaires de la coopération entre
l’Afrique et l’Europe, car elle constitue le socle du développement futur de
nos deux continents.
Le
choix d’un tel thème est aussi révélateur du rôle incontournable que doit jouer
la jeunesse dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques sur
les deux continents. De fait, il est pertinent d’envisager, tout en renforçant
le cadre politique et institutionnel de la coopération entre les deux entités,
des mécanismes et passerelles permettant
de donner une place à des acteurs non étatiques dans cette coopération. Ce
serait notamment la société civile, le secteur privé, avec une large place aux
jeunes et aux femmes.
L’objectif
est de permettre à ces groupes de s’approprier effectivement cette coopération,
afin qu’ils deviennent des interlocuteurs et acteurs à même de faire connaître
leurs visions, priorités et attentes spécifiques.
Il
me semble, par ailleurs, que ce rendez-vous s'inscrit dans la dynamique des
trois sommets précédents de la jeunesse qui ont eu respectivement lieu en
décembre 2007 à Lisbonne, en novembre 2010 à Tripoli et en mars-avril 2014 à
Bruxelles.
En
effet, de l’accroissement de la participation des jeunes à la coopération
euro-africaine, à la fourniture d’une perspective de la jeunesse au partenariat
UE-Afrique, en passant par la nécessité d'un suivi annuel et d'une évaluation
de la coopération Afrique-Europe pour les jeunes, il ressort clairement une
volonté de prendre en compte la dimension Jeune dans les politiques et la
coopération Afrique-Europe.
C’est
pourquoi, je me félicite de la forte mobilisation observée autour de ce Forum,
à la dimension des enjeux et défis liés à l’avenir des jeunes sur les deux
continents.
Excellences,
Mesdames, Messieurs
Chers
amis jeunes
Le
Théologien et Ecrivain français,
Fénelon disait, et je cite, que : « La jeunesse est la fleur de toute
une nation ; et c'est dans la fleur qu'il faut préparer les fruits ».
Je
voudrais le dire haut et fort à cette tribune : les jeunes doivent représenter
pour nos Etats, non pas un fardeau, mais plutôt une force et une grande
richesse.
Les
jeunes sont une opportunité et non un
problème.
Les
jeunes sont l’un des meilleurs atouts que nous ayons pour la compétitivité de nos deux continents.
Car, ainsi que le rappelait le philosophe Jean Bodin, « il n’est de richesses
que d’hommes ».
C’est
pourquoi nos Etats doivent investir massivement dans leurs jeunesses, afin de
garantir un développement inclusif et
durable.
Dans
ce cadre, une place de choix doit être accordée à l’investissement dans le
capital humain et, particulièrement, dans le capital jeune, à travers l’éducation, la formation et
l’alphabétisation. Les pays Africains en particulier ne pourront rattraper autrement
leur retard que par des femmes et des hommes bien formés, avec des capacités
adaptées aux besoins de leur épanouissement économique et social. Ils devront également être en bonne santé et
bénéficier d’un large accès à l’innovation et aux TIC comme outil stratégique
pour accélérer leur développement.
En
outre, il convient de promouvoir, comme la Côte d’Ivoire s’y est engagée, le
développement de la formation à l’entrepreneuriat des jeunes en vue de
développer l’auto-emploi et celui des Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre
(THIMO), deux pistes de solution efficiente au chômage inquiétant de la
jeunesse.
Par
ailleurs, beaucoup d’autres pays, la Côte d’Ivoire y compris, accordent une grande part à la promotion et à
la vulgarisation du service civique national, du volontariat et du bénévolat,
afin de développer davantage l’esprit de solidarité et de responsabilité des
jeunes.
Ainsi,
investir dans la jeunesse implique de réaliser, en plus des secteurs
économiques, des investissements stratégiques massifs et durables dans des
domaines clés comme l'éducation, l’alphabétisation, la santé, de même que
l'emploi, surtout en faveur des jeunes.
En
lien avec ce dernier point, un autre levier sur lequel il faut agir pour
investir dans la jeunesse concerne la mise en œuvre de politiques économiques
volontaristes, créatrices de croissance inclusive et durable, axées sur la
promotion de l’emploi jeune, qui conduisent à leur autonomisation. Des
mécanismes évoluant vers l’auto-emploi des jeunes et un meilleur accès aux
facteurs de productions devraient également être explorés.
Excellences,
Mesdames, Messieurs
Chers
amis jeunes
Vous
me permettrez, avant de clore mon propos, de dire un mot sur la question de
l’immigration clandestine, dont on ne peut faire l’économie au cours d’un Forum
comme celui-ci ; car cette problématique, qui touche majoritairement les jeunes
en provenance d’Afrique, est une préoccupation, tant pour les pays africains
que pour les pays européens.
La
position de la Côte d’Ivoire, partagée par la plupart de nos pays, a toujours
été que ce problème soit traité principalement sous l’angle du développement.
Il
n’existe pas d’exemple au monde et dans l’histoire, où ce problème ait été
traité autrement que par la création de conditions de vie décentes pour les
candidats au départ, soit dans les pays d’origine, soit dans les pays
d’accueil. Aucune mer ou aucun mur n’a jamais pu arrêter des populations en
mouvement pour leur survie. Seules les opportunités offertes aux hommes et aux
femmes pour se forger un avenir, peuvent permettre de régler ce problème de
manière durable.
En
un mot, il faut offrir des alternatives qui contribuent à sédentariser la
jeunesse, en la détournant du danger de la migration avec des embarcations
périlleuses sur la méditerranée et, surtout, des sirènes des groupes djihadistes
et terroristes auxquels le Continent reste aujourd’hui malheureusement exposé.
L’Europe et l’Afrique doivent se donner la main pour trouver des réponses
adéquates la main en impliquant étroitement leurs jeunesses dans ce processus.
Justement,
vos travaux vous conduiront à réfléchir sur les problématiques aigües touchant,
notamment, aux moyens susceptibles d’endiguer le phénomène de l'immigration
clandestine des jeunes vers l'Europe, le phénomène de radicalisation des
jeunes, le fléau du chômage et du sous-emploi, le problème de la
marginalisation des inégalités sociales et, en particulier, des inégalités
entre les sexes, etc.
Bien
entendu, les défis de la jeunesse auxquels sont confrontés l’Afrique et
l’Europe peuvent s’exprimer avec des
nuances, suivant les zones. Il reste cependant que les réponses à y apporter
nécessitent une approche transversale et
inclusive.
J’invite
donc nos amis jeunes à mettre utilement à profit l’opportunité que leur offre
ce cadre discussion, pour formuler des recommandations pertinentes et réalistes
à l’endroit des Chefs d'État et de Gouvernement de l’UA et de l’UE.
Je
vous encourage cependant, malgré votre calendrier de travail que je sais très
chargé, à trouver quelques lucarnes de
loisir pour apprécier l’hospitalité du peuple ivoirien et découvrir les charmes
et les merveilles culturelles, touristiques de notre beau pays, notamment pour
celles et ceux qui y effectuent le déplacement pour la première fois.
En
souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare solennellement ouverts, au
nom du Président de la République, SEM OUATTARA, les travaux du 4ème Forum de la Jeunesse Afrique-Europe.
Je
vous remercie de votre aimable attention.