Présidentielle au Gabon: selon l’UE, l’intégrité du résultat est remise en cause
Le rapport final de la mission d'observation de l'Union européenne au
Gabon a été présenté ce lundi 12 décembre. Après le scrutin du 27 août,
remporté par le sortant Ali Bongo avec seulement 5 600 voix d'avance, le camp
de son rival Jean Ping n'a cessé depuis de contester les résultats notamment
dans la province du Haut-Ogooué. Dans son ancien fief, le président a obtenu
95% des voix avec une participation de quasiment 100%. Après les résultats,
l’Union européenne avait déjà émis des critiques et dénoncé des « anomalies
évidentes ».
On peut résumer la position de l’Union européenne en une phrase : « Des
anomalies remettent en question l'intégrité du résultat final de l'élection ».
En termes moins diplomatiques, c'est bien la victoire d'Ali Bongo qui est
remise en cause. Une fois encore, les questions tournent autour du Haut-Ogooué.
On se souvient que l'opposition avait accusé le pouvoir d'avoir manipulé les
chiffres de cette province, en fabriquant de faux procès-verbaux favorables à
Ali Bongo.
Les observateurs ne vont pas jusque-là, mais ils s'interrogent sur la
centralisation des résultats. Ils parlent plusieurs fois d'opacité. Pour eux,
les anomalies les plus évidentes concernent la comptabilisation des abstentions
et des bulletins nuls ou blancs. Un exemple : dans le département de Moanda,
selon les observateurs plus de 5 000 personnes n'avaient pas voté. Or le PV
final dit que dans toute la province, il n'y a eu que 47 non-votants. La
Commission électorale est pointée du doigt. Elle a fait preuve de faiblesse et
de retard dans la centralisation, explique le document. Lire la suite sur rfi.fr