Côte d'Ivoire/Affrontement entre populations à Marabadiassa : 7 blessés dans un affrontement entre villageois
La sous-préfecture de Marabadiassa, dans le département de Béoumi, a été
le théâtre d'un affrontement sanglant entre populations.
Les populations de Marabadiassa ont vécu une journée sanglante, le samedi
dernier, 27 octobre 2018, qui restera sans doute gravé dans leur mémoire.
Un affrontement a opposé les jeunes de Marabadiassa et ceux des villages
de Bemplo et Allokokro faisant ainsi 7 blessés dont 3 par balle et de nombreux
dégâts matériels.
Selon les informations recueillies auprès des belligérants, l'émeute
serait partie de la délimitation en cours des villages entrepris par le
ministère de l'agriculture et du développement rural.
« Les jeunes de Marabadiassa sont venus nous attaquer ce samedi vers
11h avec des machettes et des fusils de chasse. Ils ont tiré sur moi et blessé
notre chef du village. Je suis blessé à l'oreille et au pied », a expliqué
Kouassi Roger habitant de l'ancien village de Bemplo.
Tout comme lui, Yao Ndri Julien, habitant du nouveau village a vu ses
biens partir en fumée.
« Ils ont brûlé ma maison, ma moto
les cahiers de mes enfants. Ils ont mis le feu à l'église. J'ai tout
perdu et je ne me sens pas en sécurité. Aussi, je ne sais plus où dormir »,
s'est-il indigné.
Selon les sources concordantes, Touré Souleymane, chef du village de
Marabadiassa serait le premier commanditaire de cet affrontement puisqu'il
estimerait ne pas être pris en compte par l'opération de délimitation. C'est
pourquoi, il a entrepris des manœuvres sourdines afin d'interrompre le
processus.
Interrogé, il a rejeté cette accusation. M. Touré, soutient avoir plutôt
entrepris des démarches auprès des autorités, qui malheureusement n'ont pas été
prises en compte.
« Nous avons constaté que tous les villages sont pris en compte par
l'opération sauf le nôtre. Nous avons trouvé cela bizarre et notre village
s'est senti frustré. Nous avons demandé un arrêt afin que cela soit corrigé
pour que chacun se sente concerné pour éviter les frustrations. Mais
malheureusement notre préoccupation n'a pas été prise en compte et ce que je
voulais éviter est arrivé », s'est-il défendu avant d'appeler sa jeunesse
au calme.
Aho Kouamé, chef du village de Bemplo, a quant à lui, déploré cette
situation avant d'inviter les autorités compétentes qui s'étaient réunies à la sous-préfecture
de Marabadiassa à faire toute la lumière sur ce fait déplorable.
Makan HEMA
Correspondant Régional