Pendant des années, Gbagbo a payé les fonctionnaires avec une Côte d’ivoire coupée en deux
L’annonce faite jeudi soir par un porte-parole des mutins ivoiriens,
annonçant la fin des revendications financières, ne plaît pas à tous les
soldats.
Quelques heures après la cérémonie, des soldats sont descendus dans les
rues d’Abidjan et de Bouaké ce vendredi, en tirant des coups de feu en l’air
pour marquer leur mécontentement.
'' Nous voulons notre argent maintenant ! En janvier, on a reçu 5 millions
[de francs CFA] mais le président nous avait promis 7 millions de plus. Et hier
soir, nous avons découvert que nos délégués nous avaient trahis ! Nous ne
voulons pas renoncer à notre argent, une parole donnée est une parole donnée !
La crise du cacao, ce n’est pas notre problème », s’énerve un mutin au micro du
journal Le Monde, rencontré devant le camp militaire.
Un autre estime qu’ils ont été « poignardés dans le dos (...) Nous
n’étions pas au courant de l’accord qu’ils ont manigancé avec le pouvoir. Nous
aimons le président, le pays, mais nous souffrons tandis que les généraux, les
colonels mangent les milliards qui nous sont dus '' - '' Les tirs, c’est pour
faire entendre notre mécontentement », explique un mutin dans la deuxième ville
du pays, selon qui « tous les camps militaires de la ville » sont sous leur
contrôle.
Gbagbo payait avec un pays coupé en deux
« Nous ne voulons pas déstabiliser le pays, explique-t-il, mais on ne
peut pas nous dire que la Côte d’Ivoire est pauvre. On nous parle de la chute
du cacao pour ne pas nous payer mais pendant des années Gbagbo, avec une Côte
d’ivoire coupée en deux, a payé les fonctionnaires, et ses hommes étaient mieux
traités que nous. On nous a demandé d’attendre pendant trois mois et là on nous
dit de laisser. Nous voulons notre argent c’est tout. »
Avec Le Monde