Côte d'Ivoire: l’opposant Sam l'Africain condamné à 6 mois de prison ferme avec 500.000 FCFA d'amende
Écroué depuis deux semaines pour les infractions de « xénophobie et de
tribalisme», l'opposant Ivoirien, Sam Jichi Mohamed alias Sam l'Africain a été
condamné vendredi par le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau à 6 mois
d'emprisonnement ferme avec 500.000 FCFA d'amende.
Écroué depuis deux semaines pour les infractions de « xénophobie et de tribalisme», l'opposant
Ivoirien, Sam Jichi Mohamed alias Sam
l'Africain a été condamné vendredi par le tribunal de 1ère instance
d'Abidjan-Plateau à 6 mois d'emprisonnement ferme avec 500.000 FCFA d'amende.
Contrairement au procureur de la
République, Richard Adou Christophe qui
avait requis 12 mois d'emprisonnement ferme et 5 millions FCFA d'amende à l'encontre du prévenu, le tribunal à été plus clément en lui trouvant des « circonstances
atténuantes» et a ré-qualifié les charges aux faits «d'injures contre les
ressortissants d'un groupe ethnique».
« Je n'ai pas fait ce discours
pour inciter à la haine. Ce n'était pas mon intention. Je m'excuse si j'ai
choqué par mes propos. J'ai toujours prôné la réconciliation nationale lors de
mes meetings», s'est défendu Sam l'Africain face au juge.
« En citant tous ces présidents d'institutions comme étant originaires du
Nord, sur quoi vous vous basez ? Leurs
patronymes ? N'ont-ils pas compétences à
exercer ces fonctions selon vous ? C'est du népotisme et du tribalisme ?
Pourquoi n'avez vous pas parl2 des autres régions du pays ? », a interrogé le
président du tribunal.
« M. le président, moi même je me considère comme un fils du Nord. Car,
c'est de là que vient ma femme. Les gens ont mal interprété mes propos», a
plaidé le mis en cause. « Vous aviez aussi dit que les caisses de l'Etat
étaient vides. Vous avez demandé le solde à qui ? », a interrogé à son tour, le procureur de la République, Adou Richard
Christophe qui a poursuivi l'interrogatoire du prévenu à la suite du juge
. «Je n'ai demandé à personne. C'est vu les difficultés du pays que j'ai
dit cela», a soutenu Sam l'Africain, par
ailleurs, président de la Nouvelle alliance
de la Côte d'Ivoire pour la patrie (NACIP).
Me Bobré Félix et l'équipe de défense de Sam l'Africain ont développé
plusieurs arguments visant à disculper M. Jichi dont la «condamnation serait
préjudiciable pour l'image du pays»
selon eux. « Pour la défense, M. Jichi,
n'est pas Justiciable des faits qui lui sont reprochés. C'est un leader
politique et il a tenu un discours politique. Si vous le condamnez M. le
président, ce serait une condamnation politique. C’est pourquoi, vous ne devez pas aller dans le sens du
parquet» a argumenté Me Bobré.
« C'est un maquillage. Dès lors
qu'on bénéficie de circonstances atténuantes, on devait lui accorder le sursis.
La condamnation est très lourde pour des faits de ce genre. Nous allons
interjeter appel», a annoncé Me Abié Modeste après le verdict. Arrivé dans la
salle d'audience avec un bandeau sur la bouche, Sam l'Africain a aussitôt été
sommé par le Procureur de la République de le ôter. Cette injonction du parquet
fut exécutée avant sa déposition. Mais juste après le verdict, M. Jichi posa à nouveau son bandeau sur la bouche
avant de quitter la salle d'audience sous bonne escorte des forces de sécurité.
« Tu es président, tu es du Nord.
Ton premier ministre est du Nord. Le président de l'assemblée nationale est du
Nord, le président du conseil constitutionnel est du Nord, le président de la
Commission électorale indépendante est du Nord... Si tu ne t'appelles pas
Ouattara ou Soro, tu ne peux pas te
rendre à la présidence. Vous autres là, vous n'êtes pas allé à l'école aussi
?... ». Ce sont là, entre autres propos tenus par Sam Jichi
Mohamed, le 11 mars dernier lors d'un meeting dans la commune populaire de
Yopougon à l'ouest d'Abidjan, qui lui
ont valu son interpellation par le parquet d'Abidjan le 17 mars dernier.
Ce même jour de son interpellation,
Sam l'Africain avait été entendu par le Procureur de la République,
traduit devant le tribunal correctionnel et écroué jusqu'à son jugement de ce
jour pour des infractions de «xénophobie et de tribalisme».
Ce jugement de Sam
l'africain, a enregistré la présence de
quelques uns de ses partisans et également la présence fort remarquée de son
allié de l'Alliance des forces démocratiques (AFD) -plate-forme de partis
d'opposition-, Pascal Affi
N'Guessan, par ailleurs,
président du Front populaire ivoirien (FPI).
PIG/ls/APA