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Ouattara Lancina, président de Horest « A Grand-Bassam, nous avons besoin aujourd’hui d’un plan Marshall »

Sercom Acepnuci 26 Mar 2018 - 18H11
Ouattara Lancina, président de Horest « A Grand-Bassam, nous avons besoin aujourd’hui d’un plan Marshall »

L’Association des hôteliers, restaurateurs et agents du tourisme de grand-Bassam (Horest) organise un concert de l’espoir les 30 et 31 mars prochains. Dans quel objectif ?

Le concert de l’espoir parce tout simplement Bassam a été victime de l’attaque terroriste, le 13 mars 2016. Cela a vraiment handicapé le développement du tourisme ici à Grand-Bassam. Déjà qu’il n’y avait pas d’embellie avec les différentes crises socio-politique que notre pays a connu. Le 13 mars est venu plomber le peu d’espoir que nous avions pour relever la filière touristique à Grand-Bassam. Nous avons donc constaté une baisse drastique des activités touristiques à Grand-Bassam. Tout simplement le tourisme a pris un coup et tout cela a eu un impact socio-psychologique et économique sur la population. C’est ainsi qu’en tant qu’opérateur économique, nous avons décidé d’organiser ce concert pour dire à la population que Grand-Bassam reste debout malgré cette attaque. La sécurité est revenue, il y a la possibilité de faire beaucoup de choses.

En quoi un concert peut-il aider à redorer le tourisme à Grand-Bassam ?

Le concert de l’espoir est tout un programme. Nous avons prévu une table ronde avec le comité scientifique pour réfléchir sur le problème du tourisme en Côte d’Ivoire en général et à Grand-Bassam en particulier. Nous avons besoin de la volonté politique pour nous accompagner dans cette action parce que le tourisme est aujourd’hui un levier de développement à ne pas négliger. La preuve est là, aujourd’hui beaucoup de pays font du tourisme leur affaire. On peut citer le Maroc, la Tunisie. L’Arabie Saoudite a pris le relais. Les gens vont faire du tourisme aujourd’hui à Riyad. Nous allons ressortir les maux qui minent le tourisme en Côte d’Ivoire et arriver à proposer des solutions. La table ronde va se passer du 27 au 29 mars. A l’issue de cette rencontre, nous allons produire un livre blanc que nous allons remettre aux autorités pour leur permettre de nous aider véritablement. Aujourd’hui, c’est presqu’un impératif que le secteur du tourisme doit être accompagné parce que c’est nous qui faisons la richesse de la Côte d’Ivoire.

Les hôteliers sont-ils les seuls dans cette organisation ?

Il y a des gens qui ont vu le bien-fondé de ce développement et qui ont décidé de nous accompagner. La mairie parraine l’événement, la jeunesse communale de Grand-Bassam est avec nous, le patrimoine mondial de l’Unesco aussi. Il y a également des sociétés de la place qui nous soutiennent.

Après l’attaque du 13 mars 2016, le gouvernement vous est venu en aide…

Cela reste insuffisant. A Grand-Bassam, nous avons besoin aujourd’hui d’un plan Marshall. Qui consisterait à mettre en place un fonds de financement de nos hôtels et de nos restaurants parce qu’aujourd’hui, les banques ne nous financent pas. Il nous faut de véritables mesures d’accompagnement. L’Etat nous a apportés 200 millions. Quand vous les partagez entre 200 hôteliers et restaurateurs à Grand-Bassam, imaginez un peu ce que chacun peut avoir. Il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement pour les impôts, les factures d’eau et d’électricité. Aujourd’hui encore, nous continuons de ramasser les casseroles. Rares sont les hôteliers qui arrivent à se relever de ces malheureux événements.

Avez-vous eu la solidarité des autres hôteliers de la Côte d’Ivoire ?

Oui. Nous sommes dans des faîtières dont la Fenitourci et la Fnih qui sont partenaires à l’événement. En fait, ce n’est pas une bataille centrée seulement sur Grand-Bassam. C’est pour toute la Côte d’Ivoire.

Avez-vous déjà saisi les autorités du pays pour leur exposer vos problèmes ?

Vous savez, ce sont des débats qui continuent tous les jours que nous avons l’occasion. Mais la situation financière du pays n’est pas au beau fixe. D’autre part, il n’y a pas une volonté véritablement touristique en Côte d’Ivoire.

Quel est alors le problème si tant est que le tourisme est un levier de développement économique ?

C’est la question que nous devons poser à l’Etat, à savoir pourquoi, il ne fait pas du tourisme un véritable moteur de développement économique en Côte d’Ivoire ? En tant qu’opérateur du secteur, nous sommes convaincus que le tourisme peut être le moteur du développement du pays. Il faut que les autorités arrivent à comprendre cela déjà et à y mettre les moyens. Félix Houphouët-Boigny avait déjà pensé à cela bien longtemps avant. Dans chaque région, il y avait les hôtels Sietho, des circuits touristiques. Aujourd’hui, cela est difficile. L’Etat a tellement de priorités et puis le secteur privé non plus n’arrive pas à soutenir la filière.

Aujourd’hui, quelle est la situation exacte des hôtels à Grand-Bassam, en terme de remplissage ?

Avant l’attaque du 13 mars, on connaissait déjà des difficultés. On était à un taux de remplissage de 30%. On avait commencé à atteindre les 35% lorsqu’il y a eu l’attentat. Après le 13 mars, on est tombé complètement à zéro. Aujourd’hui, on a pu remonter autour de 13 à 15% de taux de remplissage.

Pour en revenir au concert, quel public attendez-vous ?

D’abord il est entièrement gratuit. Nous attendons les gens de tous horizons pour leur dire que Bassam est debout, Bassam est sécurisé, Bassam continue de vivre. Que la population fasse massivement le déplacement. C’est sur deux jours, les 30 et 31 mars. Il y aura de la salsa, de la rumba, de la musique populaire, du zouglou.

Quelles sont les dispositions que vous avez prises au niveau de la sécurité ?

Depuis le 13 mars 2016, il y a un contingent du Gsprqui est sur place en permanence. Sur le plan sanitaire, le Samu sera présent. Le concert de l’espoir est à sa deuxième édition et tout se passe bien. Cette année, il y un bataillon du Crs qui sera là, la gendarmerie va également déployer certains éléments, le lieu sera véritablement sécurisé. Les marins militaires nous aideront également à contenir la foule. Nous voulons dire à la population que Grand-Bassam vous attend. Nous allons vous montrer de quoi nous sommes capables. C’est l’occasion pour nous de souhaiter une joyeuse fête pâques à toute la population.

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