Présidentielle au Gabon: Ouverture officielle de la campagne électorale
Au Gabon, la campagne électorale est
officiellement ouverte depuis aujourd’hui, samedi 13 août, à minuit. Il n'y
aura pas de temps à perdre car, selon la loi gabonaise, la campagne électorale
ne dure que 15 jours. Même si, dans les faits, le pays est en précampagne
depuis deux ans environ.
La classe politique gabonaise est
convaincue qu'il est quasiment impossible de battre campagne dans tout le
territoire gabonais en 15 jours. Le pays est couvert de forêt. Le relief est
très accidenté, plusieurs localités sont enclavées. Le réseau routier est
encore chaotique et moins dense.
Pour contourner cette loi, Jean Ping a
engagé sa précampagne il y a deux ans. Il est le seul qui a fait le tour du
pays, jusque dans les villages reculés. Ali Bongo, le président sortant, a emboîté le pas. Il a fait le tour du Gabon en hélicoptère. Guy Nzouba Ndama,
ancien président de l'Assemblée nationale s'est aussi saigné pour aller à la
rencontre des électeurs en voiture 4x4.
Casimir Oyé Mba, qui a démarré sa
campagne tardivement, quadrille actuellement Libreville. Presque tous les
candidats sont passés par Paris, la capitale française qui a encore une grande
influence dans le choix du président gabonais.
Accusé de vouloir organiser des fraudes,
René Aboghé Ella, président de la Commission électorale s'est défendu. «
L’élection sera organisée dans le strict respect de a loi gabonaise qui
contient des dispositions à même de garantir une élection honnête, libre et
transparente. »
L'appel de la communauté internationale
à la mesure
Pour la première fois, le scrutin est
très surveillé par les observateurs internationaux. D’ailleurs, les ambassades
au Gabon de cinq pays, la délégation européenne mais aussi l'OIF et les Nations
unies ont publié une déclaration commune vendredi pour appeler toutes les
parties à la responsabilité.
Abdoulaye Bathily, représentant spécial
de Ban Ki-moon pour l'Afrique centrale, souligne que ce sont les inquiétudes
autour du mauvais climat pré-électoral qui ont motivé cette mise en garde.
« Depuis quelques temps nous sommes
préoccupés par la campagne pré-électorale marquée par des discours incendiaires
qui ne sont pas propres à nous amener dans un scrutin apaisé. C’est pourquoi
nous avons tenu à appeler tous les acteurs à la responsabilité pour que ce
pays, qui jusqu’ici a été remarquable par sa stabilité, ne plonge pas dans une
situation regrettable. »
Il estime que cet appel est d’autant
plus nécessaire que le contexte dans la région est sensible, notamment avec le
terrorisme, la crise économique et son impact social.
« Nous tenons d’autant plus à le faire
que nous sommes dans une région qui est aujourd’hui menacée par beaucoup de
défis qu’il faut relever. (…) Nous estimons qu’il faut prendre conscience de
cette réalité pour que les uns et les autres fassent preuve de mesure dans les
circonstances actuelles pour que ces élections se déroulent dans un climat
apaisé et permettent au Gabon de franchir une nouvelle étape dans son processus
de démocratisation. »
Source : RFI | samedi 13 août 2016