Côte d'Ivoire/Le prophète Krasso : « Le peuple Dida est premier de la sorcellerie »
Après une tournée de deux mois, le prophète Krasso parle de son expérience européenne, sa vie avec Jésus, de son combat contre la sorcellerie et de son mariage dans les mois à venir.
Pouvez-vous vous présenter à ceux
qui ne vous connaissent pas encore ?
Je suis le
prophète Joël Krasso, fondateur du Ministère de la compassion des Ames. Je suis
dans le domaine de l’évangélisation et de la destruction des œuvres de la
sorcellerie.
Pourquoi avez-vous décidé de
combattre spécialement la sorcellerie ?
Le combat
contre la sorcellerie ne date pas du prophète Joël Krasso, la chasse aux
sorcières a eu lieu en Europe aux 15, 16 et 17 ème siècles puis au 18eme
siècle. Ce combat a payé. Ce qui a abouti au siècle des lumières. L’Afrique est
riche de ses matières premières mais elle n’évolue pas. Pourtant, tout le monde
est convaincu que nous sommes le continent de l’avenir. C’est bien parce que
nous n’arrivons pas à nous débarrasser de la sorcellerie. Même en Europe, les
africains qui y vivent pratiquent la sorcellerie et c’est un esprit. Alors tant
que nous n’allons pas arriver à combattre cet esprit, ce sera difficile pour
que l’Afrique s’en sorte. Moi, c’est ma spécialité. Je sers Dieu. Ce n’est pas
facile car il y’a la jalousie haineuse, qui est aussi une sorte de sorcellerie.
Vous êtes installé à Divo, à
l’intérieur du pays. Comment expliquez-vous ce choix ?
Le choix ne
dépend pas de moi. Sinon j’aurais choisi peut être des villes ou village du
nord. Ma vision, c’est d’évangéliser nos parents qui sont souvent oubliés.
Pourtant, il faut gagner des âmes là-bas. Il y’a aussi le fait que le peuple Dida
est classé au premier rang de la sorcellerie en Côte d’ivoire. La zone de Hiré,
Lakota, Guitry est une zone très avancé en matière de sorcellerie. Beaucoup de
choses maléfiques partent de cette zone. Il était donc important d’avoir notre
présence dans cette zone.
On voit aussi qu’avec votre présence
à Divo, il y’a eu des actions de développement. Est-ce important pour vous
d’allier actions de développement et actions d’évangélisation ?
Notre œuvre
n’est pas que spirituelle elle est aussi humaine. S’il y’a Dieu quelque part,
il y’a la prospérité or la prospérité se résume au développement. La création des
emplois, d’infrastructures. Alors que là où il y’a la sorcellerie il y a
toujours un blocage. Les gens sont oisifs, malheureux. Parce que si les gens
sont occupés ils n’ont pas le temps de s’affairer sur les autres. Là où il y’a
une forte présence de Dieu, il y a la joie. Après des années de présence, il
était temps que des actions de développement voient le jour à Divo. Et nous
sommes là pour accompagner l’Etat dans sa mission de développement. On ne peut
dissocier le spirituel du visible. Il faut les associer pour parfaire l’humanité.
Vous revenez d’une tournée
européenne de deux mois. Quel bilan faites-vous ?
Le seigneur
m’a fait découvrir les souffrances des compatriotes mais aussi des frères des autres
pays d’Afrique. Sans vouloir faire peur aux uns et aux autres, les africains
qui vivent en Europe, trop souvent, ont peur de la sorcellerie. Ils refusent de
revenir au pays pourtant la sorcellerie va vers eux. En 10 ou 15 minutes les
sorciers se retrouvent en Europe. Donc, il vaut mieux encourager les africains
à accepter Dieu. Mais, trop souvent, les africains sont dans le faux. Ils sont prêts
à tout pour garantir leur gagne-pain. Il fallait se pencher sur leur situation,
puis, les délivrer. J’ai délivré au total 79 personnes de la sorcellerie sans oublier
les canaris exportés.
Vous avez également échangé avec des
exilés politiques vivant en Europe ?
Oui ? J’ai
rencontré certains de nos compatriotes exilés en Europe. Je leur ai dit que
c’est parce qu’il y’a la paix et la sécurité que moi Krasso je peux venir les
voir en Europe et retourner en Côte d’Ivoire. Seul celui qui se reproche
quelque chose a peur de rentrer au pays. Comme moi je ne me reproche rien,
alors, je vais et je viens. Mais je crois qu’ils n’ont pas la vraie
information. Ils refusent, d’ailleurs, de suivre la télévision nationale en
Europe.
Comment arriver à les convaincre ?
Il est
difficile de convaincre quelqu’un qui ne veut pas comprendre. Mais, nous en
tant qu’homme de Dieu ce serait un peu facile. Parce que nous n’avons pas de parti
pris. Je pense que tout va bien ici maintenant. Si d’autres pensent que tout va
mal, il vaut mieux prier pour le pays. Le pays n’a plus besoin de tout ce que
nous avons vécu.
Comment allier chanson et
évangélisation ?
La chanson
fait partie du culte chrétien. En plus Dieu m’a fait le don de chanter et je
chante en langue locale ivoirienne (Dida) sur un rythme ivoirien. Je suis à mon
sixième album.
Quelle est la suite de votre
programme ?
Je retourne
à Divo qui est ma base. Après, ce sera des destinations comme Dakar, la Guinée-Bissau…
Nous avons entendu parler qu’il se
prépare votre mariage…
(Rires) Oui,
je prépare cet évènement. Vous saurez bientôt la date du mariage. Patience !
Pouvez-vous conclure par une prière
?
Avant je
voudrais dire merci à tous mes amis de l’Europe. Je dis merci à mes fils
spirituels Diby Fernand, à la communauté camerounaise et congolaise, celle de
Danemark avec le frère Fred Dosso, récemment, converti. Ceux de Munich, de la Belgique,
Alain Boga… Je n’oublie pas la France, la Suisse.
Seigneur
merci. Je te prie de bénir toute la Côte d’Ivoire. Que la paix véritable soit
dans le cœur des ivoiriens. Que tous les africains soient délivrés. Fais
rentrer l’Afrique dans une prospérité !
Entretien
réalisé par David BLAY