Côte d'Ivoire:Double interviews avec les organisateurs du forum international sur les réseaux sociaux prévu les 19 20 et 21 octobre prochain
Abidjan:
Le 07-10-2016:Université Félix Houphouët Boigny de Cocody.
Dr Agoubli assistant enseignant chercheur
enseignant au département de lettres modernes de l'université Félix Houphouët
Boigny de Cocody et le Dr Goré également enseignant chercheur à l'école normale
supérieure d'Abidjan nous situent sur les enjeux du forum à venir.
Question:
Quel est l'intérêt d'un tel forum pour la Cote d'Ivoire?
Dr Goré: Je le situe à un double niveau. Il s'agit d’abord, de réfléchir sur les questions qui ont tendance à être oubliées au niveau universitaire ; notamment celle du moi sur internet. La toile, en effet, pose la problématique de la sociabilité. Il y a toute aussi une psychologie qui gravite autour. D’autre part, pourquoi y a-t-il cette activité criminelle sur internet ? Quels sont les fondements de cette tendance sociale : c’est toutes ces questions que nous voulons toucher dans un premier temps au niveau universitaire à travers des communications scientifiques, savantes ; mais aussi à travers un forum qui sera réservé aux acteurs sociaux, politiques et du numérique…
Question: Comment le forum peut apporter des solutions à la cybercriminalité sur internet, par exemple?
Dr Goré: La cybercriminalité est un aspect du phénomène qui peut se comprendre à l’aune de ce que l’individu est ou devient à la rencontre d’un économisme exacerbé. La cybercriminalité touche un secteur de nos vies qui est censé être un secteur de développement, de la gouvernance. C’est une question à adresser comme celle de la sociabilité, de la fiabilité au niveau des informations divulguées sur les réseaux sociaux.
Question: Quel est, selon vous l'approche qu'on retenir face à un tel phénomène qu'est internet?
Dr Agoubli: Nous sommes des
universitaires et la seule approche que nous pouvons avoir est théorique. Je
veux dire qu’elle ne peut pas être moralisatrice. Nous ne sommes pas là pour
juger du bien ou du mal. Nous n’en avons pas la compétence. Il est vrai
qu’internet donne lieu à de nombreuses controverses ; que ce qui y est dit
ne correspond pas toujours a la réalité des choses, il y a un jeu d'images. On
sait aussi, sur la question précise de l’information, que les médias
traditionnels sont aux prises avec des acteurs nouveaux comme les blogueurs et
les cybers activistes. Donc comment démêler le vrai du faux? Et comment le consommateur
de l'information peut s’y retrouver finalement?
Ce sont des questions profondes qu'il faut poser.
Question : Justement, on assiste à une floraison de presse en ligne, quel sera leur apport dans ce forum?
Dr Agoubli: C’est une nouveauté
dans le milieu universitaire ce qu’on essaie de faire. Le colloque est adressé aux scientifiques, aux savants qui, Dieu
merci, ont répondu nombreux à l’appel
que nous avons lancé ; on n'a pas voulu que ce colloque que l’université,
à l’occasion de cette rencontre, se renferme sur elle-même. Ce qu'on fait sur
cette question précise, nous allons ouvrir un forum le dernier jour c’est à
dire précisément le 21 octobre, en direction des acteurs sociaux et du numérique.
Cette fois ce sera à nous d’écouter.
Nous serons capables alors d’enrichir nos réflexions futures à partir
d'informations nouvelles que ces acteurs nouveaux nous permettrons d'avoir. L’un
des panels du forum est le journalisme traditionnel face aux medias sociaux,
parce que la presse en ligne arrive, quel sera le comportement de la Cote
d'Ivoire vis à vis de cette presse en ligne? Quel est l’avenir du journalisme
traditionnel face au numérique ? C e
sont autant de questions qu'on doit se poser car on peut avoir une habitude réactionnelle
par rapport à cela mais on n'arrête pas le progrès ; tôt ou tard ce sont
des choses qui vont arriver. Comment on s y prépare? C’est la grande question.
Question:
Avez vous de réel espoir quand à l’ avenir des réseaux sociaux?
Dr Agoubli: C est un fait de société
un fait de notre temps et qui va grandir, on n'arrêtera pas ce phénomène des
réseaux sociaux. La question qui se pose à nous aujourd’hui est de savoir
comment on réinvente notre sociabilité, vous savez que des études depuis le
milieu du 20e siècle ont été mené par
Norbert Viener notamment qui est considéré comme le père de la cybernétique. Vous voyez à quelle époque on la
saisit ? Ça veut dire qu'on à du travail à faire pour rattraper toutes les
études et travaux qui ont été faits sur cette question ; et les réseaux
sociaux apparaissent en réalité comme un appendis d'une grande question qui est
celle du numérique, également celle de la globalisation qui se joue sur ce
terrain nouveau qui est celui de l’internet
et généralement de l'informatique.
Il est indéniable que les réseaux sociaux ont réinventé notre intimité,
notre sociabilité mais aussi la gouvernance. Je vous fais une indication de lecture:
vous prenez le texte de de Simon Nora et d’Alain Minc sur l'informatisation de
la société, il s’agit d’une étude commandée par Valery Giscard d’Estaing. Il
y est postulé que rentreront en confrontation les
anciennes idéologies politiques, en l’occurrence le marxisme, le capitaliste avec
une nouvelle idéologie à savoir la société de l'information. Des études menées
depuis les années 1970 en France et au Canada montrent ses enjeux nouveaux qui
font que l'Etat n’est plus au centre de la société. C’est pour cela qu'on dit
les conflits sont décentrés. Comment nos Etats peuvent se réinventer par
rapport à tout cela? Comment les réseaux sociaux leur permettent d'avoir des clés
pour prévoir certains comportements et les bouleversements auxquels ils auront à faire
face ? Voici un ensemble de questions que ce colloque pose. Il serait important et intéressant de venir y
participer de sorte que les uns et les
autres puissent en tirer une substance qui puisse nous aider en tant qu’universitaires,
journalistes, politiques de sorte que notre pays prenne un leadership en matière
de recherche et d'action sur le numérique peut-être pas dans son ensemble mais sur les réseaux sociaux. Je pense qu'il y une place à prendre.
Questions:
Quels sont les pays participant a ce forum international?
Dr Agoubli: Nous aurons le Ghana,
le Canada, la France, le Togo, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Cameron, le Mali,
la Tunisie et la Cote d'Ivoire. Au total 3 continents en terre ivoirienne pour
ce forum international.
Question:
La participation est elle gratuite?
Dr Agoubli: Oui elle est gratuite pour tous, venons à ce colloque pour nous enrichir mutuellement car il s’agit de créer du sens. Nous devrons prendre le leadership en matière de réflexion, de recherche universitaire car nous avons des chercheurs de talents qui sont percutants. La conférence inaugurale sera donnée par un éminent professeur de l'université Félix Houphouët-Boigny de Cocody d'Abidjan le professeur Jean Marie Kouakou. Ça méritait que je m’y arrête.
Question: Avez-vous associé le Ministre des TIC?
Dr Agoubli: Contacté Oui, et nous
sommes convaincus que jusqu'au dernier moment il prendra la place qui est la
sienne à nos cotés.
Question: Ou va se dérouler le
forum?
Dr Agoubli: Sur le site de l'université
Félix Houphouët-Boigny de Cocody, du 19 au 21 octobre 2016. Je rappelle que le
colloque est placé sous le haut-patronage du Président de l'Assemblée national,
M. Soro Kigbafori Guillaume, la Présidence du Ministre
de la culture et du Ministre de l'Entrepreneuriat. Le Ministre de la
Culture prononcera une conférence le jeudi 20 octobre, deuxième jour du
colloque. Des députés seront également présents et ils s’exprimeront lors du
forum dont nous avons parlé. Je dirai que nous sommes fiers de cette approche
des élus du peuple qui démontre l'envie que la Cote d'ivoire veut briller par
son intelligence.
Question:
Quel l'appel que vous lancez?
Dr Agoubli: Je souhaite dire ceci, nous sommes double champions d'Afrique de football, nous avons maintenant quelques médaillés aux jeux olympiques dont nous sommes fiers ; il faudrait peut-être réfléchir a obtenir des prix Nobel ; cela veut dire qu’il faut faire en sorte de restaurer la recherche, qu’aux bonds sportif, artiste que nous enregistrons, s’associe un dynamisme intellectuel et du secteur de la recherche. Notre pays doit faire la promotion de son élite intellectuelle. Car oui, il faut construire une économie intellectuelle, une diplomatie intellectuelle de sorte que ce pays reçoive des gens qui ont envie d'apprendre. L’idée c’est de vivre l’exquis d’une renaissance à l'image de ce que l'Italie a apporté a l'Europe ; car c’est en Italie qu'on venait pour prendre la substance de ce qui a fait l'Europe renaissante. Donc, la Cote d'Ivoire à un leadership à prendre, de toute les façons elle se présente comme une grande nation, elle ne peut pas l'être si sa pensée n'est pas aux diapason de son ambition. Mon appel consistera donc à demander que se solidarisent, autour de ce colloque, les hommes et les femmes de bonne volonté qui croient comme nous que la pensée engendre les grandes nations.
Je vous remercie.
Entretien réalisée par: Adonis